Lamborghini Veneno roadster

Ce n'est vraiment pas de chance pour vous. Vous venez à peine d'apprendre l'existence de la Lamborghini Veneno Roadster, et la voilà déjà épuisée. Non pas que sa constitution ne soit pas suffisamment robuste, mais plus prosaïquement, parce que le constructeur de Sant'Agata Bolognese a décidé de tirer le rideau de fer après la neuvième voiture produite. C'est le prix de l'exclusivité, un tarif d'ailleurs qui a le don de doucher les enthousiasmes, puisqu'il est fixé à... 3,3 millions d'euros. Vous avez bien lu et vous ne savez pas encore que c'est du hors taxes, ce qui fait que, rien qu'avec la TVA, l'État français pourrait engranger près de 6,6 millions d'euros, et cela, sans même évoquer le malus écologique qui apparaît du coup comme une babiole.Que l'on se rassure, les acheteurs de ces voitures ont les moyens de trouver des terres d'accueil compatissantes sur le plan des taxes. Et à coup sûr, aucun Veneno coupé ou roadster ne sera jamais immatriculé en France pour venir gonfler les caisses de la nation de bonnes taxes. Ou alors, ce sera dans un petit État limitrophe, comme Monaco, Andorre ou le Liechtenstein. Présenté par Lamborghini comme "un prototype de course, à carrosserie ouverte avec un design extrême (cliquez sur nos photos pour les agrandir) et des performances à couper le souffle, le Roadster Veneno est extrême et garantit une expérience de conduite intense, car ouvert signifie véritablement ouvert".

750 ch de venin

Comprenez par là qu'il n'y a pas de toit, juste un gros arceau de sécurité au cas où le Veneno se retournerait. Si tel était le cas, cela ferait des étincelles, car, sous son aérodynamique aussi soignée que son style est torturé, se cache à peine un bon V12 de 6,5 l crachant le venin de ses 750 ch pour catapulter les pauvres passagers de 0 à 100 km/h en seulement 2,9 s. Une pointe de vitesse ? Possible avec cet engin dont la conception s'apparente à un sport-prototype de compétition avec un 355 km/h revendiqué lorsque l'horizon se dégage. Pour la Mégane à radar embarqué de la gendarmerie, il faudra déclencher vite pour lui tirer le portrait.

Lamborghini a naturellement fait le nécessaire pour que, largement au-dessus d'une allure qui fait décoller les Airbus et les Boeing, le Veneno Roadster reste plaqué au sol. La transmission intégrale et le châssis de course avec suspension à poussoir et ressort horizontal y veillent. Mais surtout, les lignes acérées en forme de flèche déterminent un appui maximal tout en assurant une ventilation parfaite de la mécanique. L'extrémité avant fonctionne comme une grande aile inversée, tandis que les ailes arrière séparées de la carrosserie optimisent l'écoulement aérodynamique. Tout le soubassement sert à canaliser l'air qui est éjecté à l'arrière par l'énorme diffuseur encadré par les quatre sorties d'échappement. Celui-ci fonctionne en interaction avec l'aileron arrière ajustable.

La conception des roues en alliage exclusives fonctionne comme une turbine pour fournir de l'air de refroidissement supplémentaire aux disques de frein en carbone-céramique. La couleur de la peinture intense ''Rosso Veneno'' a été développée exclusivement pour le Roadster Veneno, mais chaque client est unique et sera en mesure de personnaliser son véhicule en fonction de ses moindres caprices.

Le Roadster Veneno est entièrement fabriqué autour d'un monocoque en polymère renforcé de fibres de carbone, comme une Formule 1 ou un sport-prototype. La fibre de carbone domine également l'intérieur du Veneno, dont le style est moins extrême. Elle apparaît autour du tunnel central et des seuils et a permis de confectionner les deux sièges recouverts eux-mêmes d'un tissu carbone qui gaine l'habitacle. À la différence du coupé qui utilise les mêmes technologies, on conseillera avec le roadster de regarder la météo avant de le sortir. Car à la moindre goutte, il faudra vite le mettre à l'abri.

Source : lepoint.fr