Crédit Prismadd - La zone de production de Prismadd en fabrication additive à Montauban.
Moins de deux ans après sa création à Montauban (Tarn-et-Garonne) en octobre 2014, Prismadd se lance ses premières production de pièces en titane pour l'aéronautique en fabrication additive. La société multiplie les implantations et compte s'imposer grâce à cette technologie de rupture.
Les machines sont en place, les prototypes en cours de qualification. Les premières productions en série seront lancées sur le site de Montauban (Tarn-et-Garonne) au mois de juin 2016 : trois premières références de pièces de structure en titane, pour l'A350. Prismadd propulse la fabrication additive à l'échelle industrielle grâce à un premier contrat de 6 millions d'euros signé avec Airbus. Et ce n'est qu'un début. D'autres projets sont en développement avancé avec Airbus, mais aussi Safran, Stelia, Ratier Figeac, Latécoère ou encore Turbomeca...
Tout va très vite: 15 millions d'euros ont été investis depuis la fin de l'année 2014, dont six millions d'euros sur le site de Montauban, deux millions d'euros sur chacun des trois autres sites français et trois millions d'euros au Japon. Le plan stratégique de l'entreprise prévoit d'autres implantations en Ile-de-France, mais aussi en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Espagne, en Inde et aux USA. "Nous comptons investir pas moins de 40 millions d'euros supplémentaires d'ici 2020", précise Philippe Rivière. A cet horizon, Prismadd devrait employer 250 salariés dans le monde.
Pour Montauban, où la société a son siège et dispose déjà de 1 500 mètres carrés de locaux, cela devrait se traduire par une dizaine de millions d'euros d'investissements supplémentaires, avec l'acquisition de nouvelles machines de fabrication additive et d'une torche plasma pour maîtriser la production des poudres.
Quatre premières implantations en France et une au Japon
Outre son site historique, Prismadd s'est dotée de deux autres implantations dans les Côtes d'Armor et en Loire-Atlantique. En janvier 2016 une quatrième implantation a été inaugurée en Isère, dans le cadre d'un partenariat avec OMG, pour une diversification hors aéronautique. Une première implantation à l'international a été concrétisée au Japon, avec Yamaichi Special Steel.
Prismadd travaille aussi aux côtés d'Airbus dans le cadre d'un programme baptisé Green Titanium, pour la mise en œuvre d'une filière de recyclage des copeaux d'usinage en titane avec production de poudres de titane dédiées à la fabrication additive. Prismadd emploie actuellement une quinzaine de salariés sur son site de Montauban, où une trentaine d'emplois supplémentaires seront créés d'ici fin 2017.
Comment expliquer une telle expansion dans une technoloogie encore balbutiante? Primadd est né en fin d'année 2014 du rapprochement entre Farella, un usineur aéronautique basé à Montauban spécialisé dans la conception et la fabrication de pièces complexes en métaux durs, Rhonatec, un fabricant de poudres et Creatix3D, un intégrateur d'imprimantes 3D.
l'union fait la force
De quoi permettre au groupe d'affiche une ambition claire : maîtriser toute la chaine de valeur de l'impression 3D, depuis la poudre jusqu'à la production en série de pièces, en plastique comme en métal. "Nous voulons garder notre avance et nous positionner en leader sur nos marchés", souligne Philippe Rivière, président de Prismadd.
Nouveau coup d'accélérateur avec la création de We Are Aerospace, dont Prismadd est devenu l'une des divisions. Explication: l'entreprise a constitué avec Armor Meca (Côtes-d'Armor), Espace et Chatal (Loire-Atlantique) un nouvel ensemble. Initialement regroupés au sien d'un GIE commercial baptisé ACE Aéronautique, ces industriels sont engagés dans un processus de rapprochement capitalistique, avec l'accompagnement d'ACE Management et du fonds spécialisé Aerofund 3.
Une première étape de consolidation vient d'être franchie avec l'intégration de Chatal par Farella et la nomination de Pascal Farella comme président du nouveau groupe. Armor Meca et Espace devraient à leur tour intégrer We Are Aerospace dans les prochains mois. Ensemble, les quatre sociétés emploient 1 000 salariés et pèsent 120 millions d'euros de chiffre d'affaires. Prismadd peut ainsi compter sur des industriels bien ancrés dans leur éco-systèmes et qui lui assurent les tâches d'usinage de finition pour gagner de nouveaux marchés.
Source : usinenouvelle.com