Téléphone Nokia MWC17 : revival du 3310
MWC 17 - Nokia : des terminaux décevants mais l'ambition d'être le 3e mondial...
Stratégie : Le Nokia actuel n'a plus rien à voir avec la marque finlandaise mythique, la preuve avec des nouveautés qui laissent assez froid. Mais le Nokia made in HMD a de grandes ambitions ...
Stratégie : Le Nokia actuel n'a plus rien à voir avec la marque finlandaise mythique, la preuve avec des nouveautés qui laissent assez froid. Mais le Nokia made in HMD a de grandes ambitions...
L'espoir fait vivre. Chez Nokia (la licence de marque exploitée par HMD), on pense véritablement avoir sa carte à jouer sur la marché des smartphones. En surfant sur la mythique marque mais avec quels produits ? Les nouveautés dévoilées ce dimanche au Mobile World Congress se partagent entre smartphones Android noyés dans la masse et un revival du 3310 à intérêt plus que limité tant au niveau de la forme que du fond.
Pourtant, Florian Seiche, président de HMD interrogé par Europe 1 s'y voit déjà : "Le marché du smartphone est tellement important et l’attachement à la marque Nokia tellement présent que beaucoup de choses sont possibles. Rien que dimanche, 1,3 million de personnes ont suivi notre conférence de presse en direct sur Internet. Et lorsque nous avons pré-lancé notre premier smartphone en Chine en janvier, les résultats ont été très encourageants. Plus d’un million de consommateurs se sont pré-enregistrés pour l’acheter en quatre jours. C’est très encourageant".
Et de poursuivre en toute humilité : "Nous commençons tout juste, mais l’objectif est de redevenir l’un des plus grands vendeurs de smartphone. Nous souhaitons faire partie du top 3 des vendeurs de mobile dans le monde d’ici cinq ans." C'est à dire dépasser en toute simplicité le géant chinois Huawei qui a vendu près de 140 millions de terminaux l'an passé... Le tout avec une taille de start-up, des capacités de R&D limitées et dans un marché global du smartphone qui commence à s'essouffler.
Car il faut le répéter, ce Nokia là n'a rien à voir avec le Nokia des années 2000 qui régnait sans partage sur le marché du mobile (41% de parts de marché en 2008). Après être passée entre les mains de Microsoft, la marque Nokia a été reprise par HMD via un accord de licence, une petite société montée en partie par d'anciens cadres du finlandais. Une start-up qui n'a pas la force de frappe ni la R&D de son illustre ancêtre.
Ce Nokia ressemble de près à ces dizaines de petits fabricants qui confient leur production au chinois Foxconn. La marque est belle mais HMD ne risque-t-il pas de la dévoyer avec une stratégie qui pose question. Du côté des smartphones, on l'a dit, rien de bien neuf à l'horizon. Les Nokia 3, 5 et 6 sont des terminaux moyen de gamme dotés d'écrans entre 5 et 5,5 pouces et vendus moins de 300 euros comme on en trouve des dizaines. Ils n'apportent aucune valeur ajoutée contrairement aux Lumia de la grande époque.
Et puis il y a cette nouvelle version du 3310 qui a fait tant parlé. Pour certains, il s'agissait même de l'annonce la plus attendue de cette édition 2017 du MWC. Rien que ça. Evidemment, on sait que le vintage paye actuellement, il n'y a qu'à observer le carton de la Mini NES de Nintendo. Mais peux-t-on se relancer avec ça ?
D'autant plus que selon plusieurs journalistes qui l'ont eu en main, cette nouvelle mouture est loin de posséder les qualités de son glorieux aïeux, notamment en terme de robustesse. Le 3310 peut faire la blague mais on ne voit pas bien comment il pourrait concurrencer d'autres feature phone, tout aussi autonomes et vendus 10 euros dans les pays émergents contre 50 euros pour le Nokia. Et ailleurs, qui voudrait d'un mobile 2G alors que ce réseau voix ne sera plus utilisé dans de nombreux pays ?
Espérons donc que cette première salve de terminaux en soit qu'un apéritif car en l'état, il n'y pas de quoi bousculer le marché. "HMD doit absolument éviter d'être uniquement perçue comme une marque vintage", résume l'analyste Ian Fogg, d'IHS Markit. "Nokia doit développer des produits haut de gamme dédiés aux marchés mâtures". "Il s'agit d'un départ permettant à HMD de délivrer rapidement des produits mais nous espérons qu'HMD s'orientera vers le premium, notamment autour des capacités photo, une fois qu'HMD aura le temps de véritablement se pencher sur la R&D", ajoute-t-il.