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La blockchain pour interagir avec les clients chez Carrefour

31 Octobre 2018, 18:15pm

Publié par Grégory SANT

 
©Carrefour

D’ici quelques semaines, Carrefour Belgique devrait lancer une plateforme décentralisée permettant aux clients de tracer l’origine de produits grâce à la blockchain. L’enseigne sera la première en Belgique à recourir à cette technologie de stockage et de transmission de données transparente et sécurisée.

Prononcez le mot blockchain, et neuf fois sur dix, votre interlocuteur répondra bitcoin. Cette plateforme technologique, qui permet de stocker et de transmettre des informations sur le web par blocs codés et identifiés par tous les intervenants de la chaîne (un "bloc de chaînes"), est effectivement apparue au lendemain de la crise financière de 2008, au moment du lancement des crypto-monnaies.

Cette base de données, qui n’est pas logée sur un serveur unique, offre des garanties beaucoup plus solides contre le piratage. Et favorise les interactions entre les parties prenantes.

En France, Carrefour a commencé à utiliser la blockchain en mars dernier pour permettre à ses clients de connaître l’origine de trois produits (œufs, tomates et poulet d’Auvergne).

Qu’en est-il de la filiale belge? Le passage à la blockchain est imminent. Carrefour Belgique, qui réfléchit à la question depuis un an et demi, est actuellement en pourparlers avec plusieurs partenaires technologiques potentiels. Il devrait sauter le pas dans les semaines qui viennent.

"L’accord avec IBM sur la blockchain ne concerne que quelques pays comme le Brésil, la France ou l’Italie. Si nous pouvons le faire, nous étudierons quelles sont les valeurs ajoutées du logiciel d’IBM par rapport aux autres qui sont sur le marché. Mais la décision n’est pas encore prise", précise Baptiste van Outryve, porte-parole de Carrefour Belgique.

Accès à l’information

Les responsables de l’enseigne belge entendent profiter des atouts de la blockchain pour faciliter l’accès du client à des informations sur la traçabilité et le contrôle des produits qu’il achète au supermarché. Et pour lui donner la possibilité d’interagir.

"Nous appliquons déjà un QR code à tous nos produits de la filière qualité Carrefour qui permet déjà de remonter jusqu’au niveau de l’éleveur. Avec la blockchain, le client aura accès à des informations complètes: Nutriscore, présence d’allergènes…, explique Pascal Léglise, directeur en charge de la responsabilité sociétale. Le client pourra formuler ses remarques. Il lui suffira de scanner le code-barres, de faire une photo et de nous l’envoyer."

En résumé, la blockchain rendra la traçabilité des produits Carrefour plus accessible au consommateur. "Depuis quatre ans, nous avons une solution QR code ‘statique’ permettant d’informer le client sur le concept global d’un produit, par exemple le porc d’antan. Avec la blockchain, nous pourrons dispenser une information complète sur la traçabilité du lot de production et de la ferme ou groupement de fermes d’où il est issu. Chaque fois que vous aurez un nouveau lot de production, le QR code changera sur l’emballage", précise Pascal Léglise.

Donnez votre avis

Il s’agira aussi de faire vivre ce nouveau vecteur d’information, ajoute-t-il. "Son développement passera par l’utilisation qu’en fera le client et par la façon avec laquelle il nous interpellera pour l’améliorer. Nous serons peut-être surpris des retours que nous aurons."

Le risque, c’est qu’en rendant toutes les informations disponibles au consommateur, celui-ci ne se retrouve noyé. "Il faudra donc choisir les informations mises en valeur en fonction du retour des clients, non pas pour cacher des choses, mais pour être sûr que le consommateur continue à les lire", dit Baptiste van Outryve.

Reste à voir si Carrefour Belgique, qui sort d’une restructuration destructrice d’emplois, aura les moyens humains d’assurer la mise en route de la blockchain. "Capter des données et les introduire dans le système, ce n’est jamais que de l’informatique. Le fait d’ajouter une touche ‘donnez votre avis’ peut susciter du travail supplémentaire. Mais quand on a la prétention d’écouter le client, il faut qu’on se donne les moyens de le faire", rétorque Pascal Léglise.

Delhaize et Colruyt en retrait

La technologie blockchain n’en est qu’à ses débuts. Ils sont encore balbutiants. Avec sa plateforme "IBM Food Trust", le géant américain de l’électronique n’a jusqu’ici rallié que trois géants de la distribution (lire ci-contre). Trop cher? Pas nécessairement. Mais le recours à cette technologie de stockage et de transmission de données transparente et sécurisée entraîne des ajustements stratégiques qui ne sont guère évidents à appliquer.

Un rapide sondage auprès des deux grands concurrents belges de Carrefour permet en tout cas de conclure que si la question est à l’étude, elle n’est pas à l’ordre du jour à ce stade.

Chez Delhaize, on reste très discret. L’idée n’est pas écartée d’office, mais le passage à la blockchain n’est pas envisagé avant 2019.

Colruyt, de son côté, étudie "de façon progressive et en toute confidentialité" les possibilités et les avantages de la blockchain. "Nous examinons comment cette technologie peut contribuer à plus de confiance et de transparence dans la filière alimentaire, notamment en ce qui concerne le tracé ‘de la ferme à l’assiette’ pour des catégories de produits très spécifiques", précise une porte-parole du groupe de Hal.

Celle-ci s’abstient de tout autre commentaire. "Nous sommes dans un secteur hyperconcurrentiel."

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Impression 3D magnétique

31 Octobre 2018, 18:12pm

Publié par Grégory SANT

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L'IA au service de la détection des fausses plaintes

31 Octobre 2018, 17:56pm

Publié par Grégory SANT

Illustration de la police espagnole.
Illustration de la police espagnole. — Police espagnole AFP/Archives

La police espagnole teste depuis juin 2017 une intelligence artificielle (IA) capable de détecter les mensonges dans des plaintes écrites, liées à des vols. L’algorithme, baptisé VeriPol, a été utilisé à Murcie et Malaga avec une efficacité de 83 %, rapporte El Mundo.

Les créateurs du programme ont publié une étude dans la revue scientifique Knowledge-Based Systems. Ce détecteur de mensonges par écrit pourrait à terme faire gagner du temps à la police et réduire le nombre de fausses déclarations de vol.

Plus de mensonges débusqués

Pour développer cet outil, des chercheurs des universités de Cardiff (Royaume-Uni) et de Carlos III à Madrid ont utilisé 1.122 plaintes parmi lesquelles seules 534 étaient conformes à la vérité. L’algorithme a appris à reconnaître les caractéristiques des fausses déclarations et à signaler elle-même les mensonges des plaignants.

En juin 2017, en une seule semaine, le programme a détecté 25 faux vols à Murcie et 39 à Malaga. Un vrai succès car entre 2006 et 2016, trois mensonges seulement avaient été identifiés en moyenne à Murcie durant le mois de juin, et 12 à Malaga.

Différents critères

L’IA est parvenue à détecter la présence d’éléments typiques des fausses déclarations comme un manque de détails sur l’incident ou les voleurs, une absence de témoins ou de preuves, ou encore une importance exagérée donnée aux objets volés.

L’étude a permis « d’en apprendre davantage sur la façon dont les gens mentent à la police et nous offre un outil utilisable pour les décourager », s’est réjoui Jose Camacho-Collados, coauteur de l’étude. « Les officiers de police utilisent désormais VeriPol dans toute l’Espagne et l’intègrent dans leurs méthodes de travail. »

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La hiérarchie en entreprise remise en cause avec la Blockchain

30 Octobre 2018, 18:37pm

Publié par Grégory SANT

L'IA pourrait gérer certaines fonctions managériales dans l'entreprise, tel le recrutement des collaborateurs.
L'IA pourrait gérer certaines fonctions managériales dans l'entreprise, tel le recrutement des collaborateurs. (Crédits : iStock)
Rendue célèbre pour le fulgurant essor du bitcoin, la « blockchain » pourrait bien changer le visage de l'entreprise, en remplacer intégralement les strates managériales par des contrats intelligents.

Sans conteste, 2017 a été l'année où les cryptomonnaies, bitcoin en tête, sont passées du statut de hobby pour geeks à celui de phénomène susceptible de captiver le grand public. Les possibilités de la blockchain, technologie qui se trouve derrière ces monnaies numériques, vont toutefois bien au-delà de la sphère financière. « La blockchain va transformer toutes les industries », titrait ainsi récemment le Huffington Post. Dans leur ouvrage Blockchain Revolution, paru en 2016 aux États-Unis (éd. Portfolio, non traduit en français), Don et Alex Tapscott prédisent que cette technologie pourrait même changer radicalement l'organisation et le management des entreprises. « La blockchain est déjà en train de transformer l'industrie des services financiers. Qu'en est-il des entreprises, piliers du capitalisme moderne ? Avec cette plateforme globale de pair-à-pair pour l'identité, la réputation et les transactions, nous serons capables de repenser les fondations de l'entreprise, pour promouvoir l'innovation et le partage de la création de valeur », écrivent-ils.

La versatilité de la blockchain repose notamment sur les contrats intelligents. De quoi s'agit-il ? De contrats codés dans la blockchain, qui déclenchent une action une fois que des conditions bien précises et définies au préalable ont été réunies. Il peut s'agir de contrats très simples, comme « une fois que A aura payé telle somme en dollars à B, B envoie telle somme en cryptomonnaie à A », ou d'opérations plus complexes. Les contrats intelligents sont mis en place via la plateforme Ethereum, lancée en 2015 par Vitalik Buterin, petit génie russo-canadien qui, frustré par les limitations du bitcoin, a voulu concevoir un outil permettant d'utiliser la blockchain au-delà de la sphère financière.

De l'entreprise au réseau

Ces contrats facilitent grandement les transactions dans le cadre d'une économie mondialisée. Il devient possible de nouer facilement des relations professionnelles avec n'importe quelle autre entreprise ou collaborateur indépendant, et ce de manière sécurisée. « En permettant aux entreprises de recruter et payer facilement les meilleurs talents dans le monde entier, les contrats intelligents ouvrent la voie à des entreprises encore plus globalisées », affirme Lawrence Lundy, à la tête de la recherche chez Outlier Ventures, fonds d'investissement spécialisé dans les entreprises de la blockchain.

Un outil d'autant plus puissant que la blockchain permet également d'effectuer des paiements instantanés et à moindres frais, par le biais des monnaies virtuelles. L'entreprise Bitwage, par exemple, offre la possibilité aux entreprises américaines de payer leurs collaborateurs à l'étranger en bitcoin. Le paiement est effectué en une journée et Bitwage ne prélève que 1 % de commission. À titre de comparaison, en utilisant PayPal, le paiement prend trois à quatre jours, et la commission est de 6 %. « Pour un coût très faible, les contrats intelligents permettent aux entreprises de nouer des accords dynamiques et automatisés avec des fournisseurs et partenaires non envisageables par le passé. Une fois agrégés, les contrats intelligents transforment les entreprises en réseaux, rendant les frontières de l'entreprise plus poreuses et fluides », résument Don et Alex Tapscott dans Blockchain Revolution.

Vers des entreprises entièrement décentralisées

Certains veulent aller encore plus loin et remplacer intégralement les strates managériales par des contrats intelligents. L'idée : automatiser le management à l'aide du code, en créant des règles qui déterminent ce qui peut être fait au sein d'une entreprise. « Et si, à l'aide des technologies de l'information modernes, nous pouvions coder les différentes règles de l'entreprise, créer des contrats inviolables qui génèrent des revenus, paient les employés pour effectuer certaines tâches, et trouvent leur propre matériel pour fonctionner, le tout sans besoin de hiérarchie humaine ? », s'interrogeait Vitalik Buterin dans un article paru en 2013 dans Bitcoin Magazine.

Une vision à laquelle adhère également Lawrence Lundy : « D'ici cinq à dix ans, je pense que les contrats intelligents remplaceront le management intermédiaire. La plupart des processus seront numérisés, et nous aurons des agents capables de prendre des décisions de manière autonome, sans intervention humaine. On peut très bien imaginer une intelligence artificielle soumettant une offre de mission sur la blockchain, étudiant le profil des différents candidats, sélectionnant le meilleur à l'aide d'algorithmes spécifiques, actant la collaboration à l'aide d'un contrat intelligent et rémunérant l'individu une fois la mission terminée. En somme, on peut complètement automatiser la manière de faire des affaires. »

Un Facebook possédé par ses utilisateurs ?

Un discours qui pourrait sembler très ambitieux. Pourtant, des entreprises sont d'ores et déjà en train d'appliquer ces principes. C'est le cas de Consensys, jeune pousse new-yorkaise spécialisée dans la blockchain. La startup opère selon un certain nombre de règles que les employés ont contribué à rédiger, avant de voter leur adoption, et qui sont désormais codées sous forme de contrats intelligents. Le cofondateur de l'entreprise, Joseph Lubin, voit Consensys comme un groupement collaboratif d'entrepreneurs. Son objectif est d'automatiser un maximum de processus possibles via la plateforme Ethereum : gouvernance, opérations au jour le jour, gestion de projet, embauches, etc.

Les entreprises Backfeed et Colony.io fournissent toutes deux des infrastructures pour entreprises décentralisées, et ce via la blockchain. « Imaginez Facebook détenu par ses utilisateurs, des réseaux de transport décentralisés indépendants d'Uber, des marchés dominés par des communautés open source où les contributeurs sont aussi des actionnaires et où la valeur créée est redistribuée de manière juste et transparente. Imaginez le potentiel innovant de telles organisations, libérées de la rigidité des structures hiérarchiques. Pour tout cela et bien plus encore, Backfeed fournit l'infrastructure pour une coopération décentralisée », lit-on sur le site de Backfeed.

Toutefois, ces initiatives demeurent pour l'heure très expérimentales. En 2016, un projet de DAO [organisation autonome décentralisée, ndlr], logiquement baptisé « The DAO », a explosé en plein vol après avoir d'abord affolé les investisseurs. Un hacker est parvenu à exploiter des faiblesses dans le code des contrats intelligents pour dépouiller l'entreprise de 3,6 millions d'ether, soit 50 millions de dollars à l'époque, coupant court à l'expérience. Malgré cet incident de parcours, les partisans de la DAO sont persuadés que cette idée finira par s'imposer

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Supercar McLaren Speedtail

30 Octobre 2018, 18:33pm

Publié par Grégory SANT

[En images] McLaren présente sa supercar Speedtail, les Etats-Unis n'en veulent pas

Le 26 octobre 2018 a eu lieu un moment historique pour le constructeur automobile britannique McLaren: il a dévoilé la Speedtail, sa voiture la plus rapide jamais construite. Annoncée il y a presque deux ans sous le nom de code BP23, il s’agit du dernier modèle de la gamme Ultimate Series.

Présentée comme directe héritière de la F1 de 1992, elle est orientée "GT" : équipée de trois place, il s’agit plus d’une super-sportive confortable que d’une voiture de course. Seulement 106 exemplaires vont être produits.

D’une longueur de 5,14 mètres, la Speedtail possède une forme coupée similaire à une goutte d’eau, pensée pour réduire la traînée et donc maximiser la vitesse en ligne droite. La carrosserie en fibre de carbone a été lissée au maximum. Des caméras rétractables remplacent les rétroviseurs, et des prises d’air latérales ont été intégrées aux portières. Cela permet de ne pas dépasser une hauteur totale de 1,12 mètre.

Les jantes mesurent 20 pouces de diamètres à l’avant et 21 à l’arrière. Le fond plat se termine par un diffuseur réduisant les turbulences, et un petit aileron mobile en fibre de carbone flexible est placé de chaque côté de la poupe.

Une vitesse de pointe de 403 km/h

La Speedtail pèse 1 430 kilos. Elle est équipée d’une suspension active en aluminium, de freins carbone-céramique et de pneus Pirelli P-Zeo sur-mesure. Point le plus important, sa motorisation hybride de 1050 chevaux lui permet d’atteindre les 300 km/h en 12,8 secondes et une vitesse de pointe de 403 km/h. La vitesse la plus élevée de l’histoire de McLaren, dépassant le record de 391 km/h de la McLaren F1.

En plus de lui emprunter sa vitesse, l’intérieur de la Speedtail est également inspiré de la F1. Les sièges en carbone sont recouverts de cuir. Celui du conducteur est placé au centre de l’habitacle, alors que les deux passagers, en retrait, font partie intégrante du châssis. Au milieu du tableau de bord se trouve un écran affichant toutes les informations, entouré à gauche et à droite par les moniteurs des caméras rétroviseurs. Au-dessus du conducteur, une console regroupe le bouton de démarrage, les touches de la transmission, la désactivation du contrôle de stabilité et les commandes des portes et fenêtres.

Les premières livraisons du véhicule sont annoncées pour début 2020. Tous les exemplaires, au prix de base unitaire de 1,75 million de livres (1,97 million d’euros) hors taxes, ont déjà été réservés. Un tiers des clients sont américains. Un paradoxe, sachant que l'utilisation de la Speedtail sera illégale aux Etats-Unis.

Homologation impossible aux Etats-Unis

C’est le site américain Motor Authority qui a révélé en premier l’histoire, en interviewant une porte-parole de McLaren. Dans cet article, on apprend que le constructeur n’a pas pris la peine de respecter les standards américains lors de la conception du véhicule. A cause de son habitacle à trois places lui empêchant d’avoir des airbags latéraux et de ses rétroviseurs à caméras, l’homologation de la Speedtail est impossible outre-Atlantique.

Bien entendu, une solution est prévue. Même s’il précise qu’il n’assistera pas les clients américains dans leur démarche, McLaren leur suggère d’importer leurs exemplaires via une procédure spéciale limitant le kilométrage à 4 000 kilomètres. Un problème qui n’en est pas vraiment un, quand on sait que ces véhicules sont rarement utilisés pour rouler longtemps.

 

 
 

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L'avenir du transport

30 Octobre 2018, 18:27pm

Publié par Grégory SANT

Les transports de demain

Dans le débat qui se développe autour de la question de l’avenir des transports dans le monde, on se focalise surtout sur la problématique de la voiture autonome. Il s’agit certes d’une rupture technologique et sociétale très importante qui se profile, mais elle ne doit pas faire oublier que les transports vont connaître dans les vingt ans qui viennent d’autres révolutions tout aussi importantes que je voudrai évoquer cette semaine, notamment dans le domaine des transports urbains, des transports ferroviaires et des transports aériens.

A Lyon, dans le quartier en pleine mutation de la Confluence, les navettes NAVLY sont expérimentées avec succès depuis 2016, sur un trajet ouvert d’1,3 km. Ces navettes entièrement autonomes ont parcouru plus de 14 000 km et transporté 22 000 passagers, sans connaître d’incident majeur. En constante évolution technologique, ces navettes vont intégrer le protocole de communication V2X, qui permet aux véhicules de dialoguer entre eux. Les utilisateurs de ces navettes disposent également à présent d’une application sur smartphone qui leur permet d’utiliser de manière optimale ce moyen de transport futuriste.

Dans ce même quartier de la Confluence, une nouvelle expérimentation novatrice a démarré il y a quelques semaines, dans le cadre du projet européen Esprit. Il s’agit d’un système d’autopartage qui repose sur l’utilisation modulable de petits véhicules électriques de deux ou trois places frontales, qui peuvent facilement s’emboîter pour former un petit train. L’idée est de pouvoir adapter en temps réel l’offre de transport à l’évolution très changeante de la demande tout au long de la journée.

En 2016, la région Ile-de-France a également expérimenté avec succès ces navettes autonomes sur le Pont Charles de Gaulle, avec plus de 30 000 voyageurs. Depuis l’année dernière, la navette autonome et électrique de Navya et Keolis est également expérimentée à la Défense et sur le site propre de Saclay. A Vincennes, un test encore plus ambitieux a commencé il y a quelques mois et utilise ces navettes autonomes pour relier le Parc floral et la station Château de Vincennes.

Dans la région Grand-Est, après l’expérimentation réussie de navettes autonomes dans le centre-ville de Verdun cet été, les métropoles de Metz et Thionville viennent d’annoncer qu’elles allaient déployer rapidement ce type de navettes autonomes pour enrichir et améliorer leur offre de transports urbains.

En Normandie, Renault et l'opérateur de transports publics Transdev ont lancé fin juin à Rouen un service expérimental de navettes autonomes circulant à la demande au milieu de la circulation. Le Rouen Normandy Autonomous Lab doit desservir finement tout un quartier depuis le terminus du tramway à Saint-Etienne-du-Rouvray, dans la banlieue rouennaise. Concrètement, les usagers peuvent commander un véhicule depuis l'un des arrêts, grâce à une application baptisée Nestor, disponible sur leur smartphone. Ils sont transportés par quatre voitures autonomes Renault Zoé électriques, auxquels s'ajoutera ultérieurement une navette autonome i-Cristal codéveloppée par Transdev et le groupe alsacien Lohr.

Dans la région Pays de Loire, les Nantais peuvent tester, depuis juin dernier l'utilisation d'une navette électrique autonome sur un parcours de 650 mètres, entre la station de tramway Gare Maritime et la carrière Misery, à Chantenay. D'une capacité de 15 places, cette navette se déplace  à une vitesse maximale de 18 km/h, mais l’objectif affiché est de pouvoir faire rouler ces véhicules à 30 km/h en zone urbaine, et au milieu de la circulation.

Du côté du transport de marchandises, une autre révolution technologique, bien que moins visible, est également en marche. Le constructeur suédois Volvo vient par exemple de présenter un nouveau concept de poids lourd électrique et totalement autonome qui fait disparaître la cabine (Voir Volvo Trucks). Le Volvo Vera a été conçu pour effectuer des trajets répétitifs et de courte distance pour transporter de grandes charges lourdes dans les zones portuaires, les centres logistiques, les usines.

Se projetant dans le futur, Volvo imagine des flottes composées de ce type de camion autonome qui pourraient assurer des rotations permanentes sur un site donné, coordonnées à distance par un centre de contrôle qui optimiserait le flux tout en surveillant le niveau de batterie et le chargement. Il s’agit, in fine, de réduire à la fois les coûts et les délais de livraison des produits, tout en diminuant encore les stocks de marchandises, qui représentent un capital immobilisé et improductif.

Dans la vidéo qu’il propose sur YouTube, Volvo souligne que « le camion intelligent de demain sera plus proche d'un smartphone sur roues que d'un véhicule traditionnel ». Bien entendu, Volvo imagine une gestion du cycle de vie de ces camions entièrement gérée par l’informatique et l’internet des objets. Ces camions high-tech sauront notamment exploiter, grâce à l’analyse en temps réel des « big data » toutes les informations concernant leur chargement, l’environnement routier, le type de conduite et l’état de fatigue du chauffeur, les conditions météo ou encore l’intégration d’une livraison urgente non prévue. Ces véhicules seront non seulement équipés d’un système de gestion prévisionnelle des pannes (qui leur permettront d’anticiper les problèmes et de changer les pièces usées avant qu’elles n’entraînent une panne) mais pourront également adapter leur puissance ou leur suspension en fonction de la charge et de l'état des routes.

Les transports ferroviaires ne vont pas non plus être épargnés par cette révolution technologique. C’est ainsi qu’à Saran, dans le Loiret, une start up, « Space Train » prépare le train du futur (Voir Space Train). Propre et silencieux, car utilisant uniquement de l’hydrogène, cet engin sera propulsé par des moteurs à induction sur un monorail, créant ainsi un champ magnétique le soulevant à quelques millimètres du sol. Prévu pour pouvoir atteindre les 720 km/h, le "Space Train" serait nettement plus rapide que tous les trains à très grande vitesse en service, y compris le Maglev, à sustentation magnétique japonais, détenteur du record du monde de vitesse sur rail, avec 603 km/h.

Si tout se passe comme prévu, les premiers essais du « Space Train » pourraient se dérouler en 2020, pour une commercialisation en 2025. Avec un coût moyen estimé à dix millions par km de voie (contre 25 millions pour le TGV), Space Train met également en avant sa compétitivité et son potentiel en matière de développement économique et d’aménagement du territoire. Il est vrai qu’un « Space Train » pourrait accomplir un Paris-Orléans en moins d’un quart d’heure, contre 1h10 aujourd’hui, et les principales régions françaises suivent avec beaucoup d’intérêt l’avancement de ce projet de train ultra-rapide.

D’autres concepts de transports plus futuristes pourraient également voir le jour à plus long terme. C’est le cas de Link & Fly, imaginé par la société française Akka Technologies, qui veut combiner avion et train pour proposer un système de transport d’une modularité sans précédent et accélérer les transferts de fret ou de passagers entre ces deux moyens de transport. Le concept repose sur un assemblage à la demande de modules sur rails pouvant être embarqués directement sur un avion sans fuselage (Voir You Tube).

Dans sa configuration complète, Link & Fly permettrait de rassembler dans un module s’emboitant dans l’avion et pouvant également circuler sur les voies ferrées, jusqu’à 162 passagers. L’appareil porteur pourrait également accueillir des modules conçus pour le fret et embarquer alors jusqu’à 21 tonnes. Akka Technologies met en avant le fait que le trafic aérien va doubler au cours des quinze prochaines années, et que, pour faire face à cette explosion de la demande de transport, il va falloir combiner de manière plus innovante et plus compétitive les différents modes de transports existants…

Ce concept révolutionnaire de modules compatibles fer-air et interchangeables est également développé depuis 2009 par la très sérieuse École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL). Baptisé "Clip-Air", ce système repose, comme celui d’Akka Technologies, sur un assemblage de modules et sur une aile volante sur laquelle viennent se fixer une, deux ou trois capsules, en fonction des besoins. Loin d’être un rêve un peu fou de chercheurs, « Clip Air » est le fruit d’une réflexion poussée et répond à un cahier des charges très strict qui intègre l'ensemble des contraintes techniques et réglementaires (Voir aeronews tv).

Concrètement, Clip-Air repose sur un système de transport à deux composantes. D’une part, la structure porteuse, qui regroupe les ailes, les moteurs et les réservoirs. D’autre part, la charge transportée, soit des passagers, soit du fret, qui se situe dans des capsules pouvant accueillir chacune 150 personnes. Pour les chercheurs de l'EPFL, ce nouveau concept de transport pourrait avoir une efficacité bien plus grande pour un coût d'utilisation bien moindre que n'importe quel avion classique, en raison notamment d'une flexibilité de gestion et d'utilisation sans égale.

En outre, la consommation d'un avion de type Clip-Air serait, à nombre de passagers égal et à vitesse identique, deux fois moins importante que celle d'un A320. Chaque capsule mesurerait 30 mètres de long pour 30 tonnes, soit la taille d'un wagon de chemin de fer et ce système révolutionnaire de transport serait donc entièrement compatible avec les infrastructures ferroviaires et aéroportuaires existantes.

En attendant de voir peut-être un jour voler ces étranges appareils, Airbus, Rolls-Royce et Siemens ont annoncé à la fin de l’année dernière qu’elles avaient décidé d’unir leurs forces pour mettre au point rapidement un prototype d’avion électrique, à partir d’un BAe 146, avion de taille moyenne équipé de quatre moteurs à réaction. Dans un premier temps, l'un des quatre réacteurs sera remplacé par un moteur électrique de deux mégawatts. A terme, une deuxième turbine sera également remplacée par un moteur électrique. Ce prototype E-Fan X permettra de tester en conditions réelles le comportement d’un moteur électrique en vol, afin d’améliorer les performances et la sécurité. Dans cette alliance technologique, Airbus sera responsable de l’intégration générale du moteur et de l’architecture de contrôle du système de propulsion hybride électrique ; Rolls-Royce s’occupera du moteur électrique de 2 mégawatts et de l’électronique de puissance ; quant à Siemens, il sera chargé de concevoir les deux moteurs électriques et l’électronique de contrôle.

La compagnie aérienne Easy Jet a pour sa part annoncé, fin 2017, qu'elle travaillait également, en collaboration avec le constructeur américain Wright Electric, sur un projet d’avion électrique qui devrait pouvoir assurer des vols courts d’ici 2030. Cet appareil pourra transporter de 120 à 220 passagers et sera sensiblement moins bruyant et moins polluant que les avions traditionnels. Rappelons que le transport aérien est désormais responsable de près de 5 % du réchauffement climatique et qu’il est donc urgent que ce mode de transport accélère sa transition technologique vers des modes de propulsion ne recourant plus à des carburants fossiles.

Ce qui est un objectif nécessaire pour l’avion l’est aussi pour le train qui connaît également une nouvelle révolution technologique : il y a quelques semaines, les premiers trains à hydrogène au monde, produits par Alstom, ont commencé à circuler avec des voyageurs en Allemagne, entre Bremerhaven et Cuxhaven (Voir You Tube). Il suffit d’un camion-citerne d’hydrogène pour assurer l’énergie des deux trains, qui roulent 600 km par jour, pendant un mois. Cet hydrogène est stocké sur les toits du train et les piles à combustible transforment l’oxygène et l’hydrogène en électricité. A terme, la généralisation de ces trains à hydrogène en Europe pourrait diminuer de moitié les émissions de CO2 du trafic ferroviaire, sachant qu’une large partie du réseau ferré européen reste non électrifié.

Mais cette nouvelle révolution ferroviaire ne se limite pas aux modes de propulsion et concerne également la gestion informatique du trafic. A ce sujet, la SNCF vient d’annoncer, le 12 septembre dernier, la création de 2 consortiums pour développer 2 prototypes de trains autonomes. Le premier consortium (avec Alstom, Altran, Ansaldo et Apsys) est dédié à la réalisation d'un prototype de train de fret autonome. Le second regroupera les entreprises Bombardier, Bosch, Spirops et Thales et sera focalisé sur la création d'un prototype d'un train TER autonome. Tous les partenaires de ce projet participent à son financement, d'un montant total de 57 millions d'euros (dont 30 % financés par la SNCF, 30 % par l'Etat et 40 % par les partenaires). Leur objectif est de débuter l'industrialisation de trains autonomes GoA en 2023 pour déployer des TER autonomes à partir de 2025.

Le projet de la SNCF consiste à pouvoir équiper, dans une première phase d’au moins 15 ans, les trains existants. A plus long terme, les rames seront conçues pour être véritablement autonomes. Avec la généralisation progressive de l’autonomie complète, les trains d'une même ligne pourront être informatiquement gérés de manière à être parfaitement coordonnés, ce qui permettra, en toute sécurité, d'augmenter leur fréquence d’au moins 25 % sur les grandes lignes.

Signalons enfin que Renault a présenté dans le cadre du récent salon automobile de Genève et du salon du véhicule utilitaires de Hanovre, deux nouveaux concepts de transports très ambitieux qui préfigurent ce que sera la mobilité urbaine à l’horizon 2030. Le premier s’appelle « EZ-GO » (Voir You Tube) et pourrait arriver sur la marché en 2022. Il s’agit d’un taxi-robot qui se veut partagé, électrique, autonome et connecté. Conçu pour accueillir dans les meilleures conditions de confort six passagers -grâce à sa rampe d’accès pour personnes à mobilité réduite- ce véhicule sera utilisable à la demande, depuis son smartphone, pour se rendre d’un point à un autre en zone urbaine. Il pourra également être utilisé pour des trajets à vocation touristique, grâce à son système d’affichage en réalité augmentée qui pourra délivrer aux utilisateurs une multitude d’informations sur les sites et les rues empruntées.

Le second concept, plus futuriste qu’EZ-GO s’appelle « EZ-PRO » et se veut une solution  de transport autonome de fret en milieu urbain. Long de 4,8 mètres, doté d’une capacité de 12 m3, de deux tonnes d’emport, et d’un chargement frontal très pratique, EZ-PRO sera entièrement électrique et aura une autonomie d’au moins 300km, avec recharge par induction. Plusieurs de ces navettes pourront, si nécessaire, être assemblées pour former un convoi modulable plus important. A l’intérieur de ce véhicule, le technicien, entièrement dégagé des tâches liées à la conduite, pourra gérer ses commandes et ses livraisons grâce à un bureau connecté et se transformer, le cas échéant, en vendeur ambulant pour certains produits. Là encore, il s’agit, avec la généralisation de ce type de navettes, d’en finir avec les livraisons en camions et fourgonnettes aux moteurs bruyants et polluants, qui encombrent les rues de nos villes et exaspèrent de plus en plus les citadins.

Ces quelques exemples de projets et expérimentations en cours montrent à quel point l’ensemble du secteur des transports, qu’il s’agisse de passagers ou de marchandises, va connaître une mutation profonde et rapide. La problématique centrale qui voulait que, depuis plus d’un siècle et demi, ce soit les utilisateurs qui s’adaptent aux offres de transports va en effet s’inverser : dans une dizaine d’années, la combinaison et la synergie de l’autonomie, de la modularité et de la gestion connectée et personnalisée fera que ce seront les différents modes de  transports qui seront capables de se recombiner et s’adapter en permanence à l’évolution des demandes des utilisateurs, et cela change tout !  Ces transports intelligents, intégrés et modulaires, capables d’acheminer conjointement passagers et fret, conduiront notamment à redéfinir les frontières entre les grandes fonctions économiques de production, de distribution et de commercialisation, mais également entre les notions de biens et de services.

Dans cette perspective, qui ne manquera pas d’entraîner des gains considérables en termes d’efficacité et de productivité, il faudra veiller, comme le préconise Daniel Cohen dans son dernier essai « Il faut dire que les temps ont changé », à ce que le temps et les emplois libérés par ces extraordinaires progrès technologiques, soient en partie réorientés vers des fonctions de régulation sociale, de manière à ce que tout le monde, y compris les plus fragiles, puissent voir sa qualité de vie améliorée par cette mutation sans pareil. Rappelons-nous en effet que, comme l’avait bien compris Aristote il y a vingt-quatre siècles, « Le progrès ne vaut que s’il est partagé par tous » et que les extraordinaires avancées de la science et de la technologie doivent toujours être utilisées pour construire une société plus fraternelle et plus humaine.

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Une maison en impression 3D moins cher qu'un iPhone

25 Octobre 2018, 17:02pm

Publié par Grégory SANT

3D WASP : Gaia, une maison imprimée en 3D qui coûte moins cher qu'un iPhone
Une société italienne a mis au point un procédé révolutionnaire qui permet de construire une maison pour moins de 1000$… à l’aide d’une imprimante 3D géante.

Les imprimantes 3D sont en train de révolutionner de nombreuses industries, et celle de la construction immobilière ne déroge pas à la règle. Preuve en est avec cette innovation qui permet de construire une petite maison en forme de hutte à un prix défiant toutes concurrences.

C’est la société italienne d’impression 3D WASP (World’s Advanced Saving Project) qui vient de dévoiler ce nouveau procédé en imprimant une structure en 3D répondant au nom de Gaia. L’entreprise a utilisé pour cela une combinaison de béton imprimé en 3D ainsi qu’un matériau à base de boue.


Comme vous pouvez vous en douter, il ne s’agit pas d’une imprimante 3D classique mais d’une énorme machine reposant sur une grue. Coût total de la construction ? 1 000 $ soit environ 870€ (sans la main d’oeuvre).

“Le matériau se compose de terre argileuse, de paille de riz et d’écorce de riz (…) les fibres naturelles permettent de minimiser le rétrécissement du mélange sec et confèrent une résistance mécanique au mur stratifié. Grâce à l’utilisation du broyeur par voie humide, le mélange brut a atteint une plasticité homogène intéressante qui permet une bonne résolution de la texture imprimée.” explique Massimo Moretti, PDG de WASP, à Digital Trends.

 

Les fondations de la structure sont construites à base de terre et de riz mais toute la partie du toit est fabriquée en bois. Il faut compter une dizaine de jours pour construire cette petite maison de 20m² et en cas de commercialisation, le coût final sera supérieur à 1.000 dollars puisque celle-ci ne comprend que le coût des matériaux et non la main-d’œuvre.

“Gaia représente un exemple de réduction des coûts, surtout si l’on compare les performances thermiques qui ne sont généralement obtenues qu’avec des systèmes traditionnels différents”, précise Moretti.

Selon les dires de l’entreprise, la maison Gaia n’a pas besoin de chauffage ni de climatisation, et est capable de maintenir des températures constantes à l’intérieur quelle que soit la période de l’année.

crédit photo :  Digital Trends, WASP

crédit photo :  Digital Trends, WASP

crédit photo :  WASP

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crédit photo :  WASP

crédit photo :  WASP

crédit photo :  WASP

crédit photo :  WASP

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Les "empreintes digitales" d'une imprimante 3D peut être identifiées

25 Octobre 2018, 16:57pm

Publié par Grégory SANT

1911 stainless

Des chercheurs américains ont créé un système d'identification pour les imprimantes 3D qui permet d'associer un objet à la machine qui l'a fabriqué. Cette découverte pourrait servir à pister les contrefaçons et les armes à feu fabriquées avec des imprimantes 3D et qui sont prétendument intraçables. 

Les avantages de l'impression 3D sont nombreux, que ce soit dans le domaine du prototypage, de l’architecture, de la recherche ou de l’automobile, pour ne citer que les plus répandus. Mais cette technologie suscite également des craintes liées aux risques de contrefaçons ainsi que dans le domaine de la fabrication d'armes à feu, intraçables. C'est en se penchant sur cette problématique que des chercheurs de l'université de Buffalo (États-Unis) ont créé un système de détection qui permet d'établir une traçabilité des objets fabriqués par une imprimante 3D.

Baptisé PrinTracker, ce logiciel d'analyse d'images s'appuie sur les minuscules rides, appelées motifs de remplissage, qui sont présentes sur chaque couche d'un objet imprimé en 3D. Ces motifs sont spécifiques à chaque imprimante en fonction, notamment, de la marque, de la taille des buses et du type de filament plastique utilisé.

Un taux d’identification de 99,8 %

« Comme une empreinte digitale pour une personne, ces motifs sont uniques et reproductibles. Par conséquent, ils peuvent être tracés jusqu'à l'imprimante 3D », expliquent les chercheurs. Pour tester PrinTracker, l'équipe a créé des clés de porte à partir de quatorze imprimantes 3D. Ils ont ensuite élaboré une base de données des motifs de remplissage associés à chacune des imprimantes. Leur algorithme a travaillé sur les images numérisées des clés et a pu faire correspondre chacune d'elles à son imprimante avec un taux de réussite de 99,8 %.

Avec un tel outil, il serait donc techniquement possible de savoir quelle imprimante a fabriqué une contrefaçon ou une arme à feu en plastique. Une innovation qui pourrait s'avérer cruciale alors qu'une bataille juridique est en cours aux États-Unis à ce sujet. Dix-neuf États ont porté plainte contre Cody Wilson et sa société Defense Distributed pour avoir mis en ligne les plans d'armes à feu à imprimer en 3D. Dépourvues de numéros de série, elles sont potentiellement intraçables.

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Quelles applications pour le graphène ?

25 Octobre 2018, 16:48pm

Publié par Grégory SANT

 
graphène


Début septembre, un revendeur Amazon chinois nous contactait pour nous proposer de tester deux produits assez peu réjouissants et plutôt what the f*ck : un masque de sommeil chauffant et un oreiller de voyage gonflable, lui aussi chauffant, en... graphène. Amusés de cette étrange sollicitation, nous avons décidé de creuser un peu le sujet et de faire le tour des applications « tant attendues » autour du graphène, particulièrement dans le domaine énergétique. Petit point technologique !

Le graphène est un matériau bidimensionnel, c'est-à-dire constitué d'une unique couche d'atome. L'empilement de ces couches donne le graphite, l'une des formes naturelles de carbone. Synthétisé en 2004 à l'Université de Manchester (il aura valu à ses « découvreurs » le prix Nobel de physique en 2010), il a longtemps été considéré comme une anomalie physique, un matériau 2D étant supposé instable.

graphène

Le graphène a des propriétés hors du commun :
  • Doté du même principe de construction que le carbone, dont l'une des formes naturelles est le diamant, il est extrêmement solide. À partir du graphène, des chercheurs du MIT ont ainsi réussi à créer un assemblage 3D dix fois plus solide que l'acier, mais aussi léger que du plastique.
  • Composé d'une seule couche d'atome, il est aussi extrêmement léger. Cette propriété offre notamment des perspectives intéressantes dans le domaine de l'aéronautique, où le poids des éléments embarqués a une incidence directe sur la consommation d'énergie.
  • C'est un excellent conducteur thermique, avec une vitesse de transmission 30 fois supérieure au silicium, matériau jusque-là le plus utilisé dans l'industrie électronique.
  • Il est parfaitement imperméable et permet d'envisager de nouveaux usages combinés à ses propriétés conductrices dans des environnements humides.
  • Il est déformable et transparent, et pourrait probablement donner lieu à une nouvelle génération d'écrans souples - bien que les premières versions d'écrans flexibles commercialisés utilisent encore le plastique - et à de nouvelles générations d'écrans transparents, exploitables notamment dans le domaine de l'automobile
Presque 15 ans après sa première synthèse, on lui trouve relativement peu d'applications dans notre vie quotidienne. Les procédés de synthèse du graphène à l'échelle industrielle ne sont pas encore suffisamment rentables ni satisfaisants, certaines mécaniques d'exfoliation détériorant trop les propriétés mécaniques du matériau pour en légitimer l'usage par rapport à d'autres matériaux déjà bien maîtrisés, comme le silicium.

En 2018, la commission européenne a d'ailleurs lancé le plus important programme de recherche jamais réalisé à l'échelle européenne, en injectant 1 milliard d'euros de budget sur les 10 prochaines années. Objectif : créer une Graphene Valley qui accompagne l'essor des usages industriels du graphène, avec à la clé une importante manne économique.
 

Vidéo de présentation du Graphene Flagship
 

Les applications dans le domaine énergétique

Les applications du graphène sont nombreuses dans le domaine de l'énergie, profitant des propriétés conductrices du matériau.
 
Refroidissement
Dans un secteur qui nous touche quotidiennement, nous évoquions l'annonce du constructeur Huawei qui a introduit le premier téléphone portable équipé d'un système de refroidissement à base de graphène qui permet de conduire la chaleur dans une chambre d'évaporation avec la plus grande efficacité, et d'ainsi moins solliciter les composants pour améliorer leur durée de vie.
 
huawei mate 20 x
Huawei Mate 20 X
 
Batteries
La start-up Earthdas travaille quant à elle sur des batteries lithium dont les anodes contiennent du graphène et permettent d'accélérer la rapidité de charges dans des proportions énormes. On parle d'une recharge 12 fois plus rapide par rapport à une batterie lithium-ion classique et d'une charge complète en quelques minutes pour un téléphone.

L'incorporation de graphène aux batteries lithium-ion, en remplacement du silicium, est également censée allonger la durée de vie des batteries grâce à la capacité de résistance du graphène aux variations de température. Dans le cas des applications liées aux batteries lithium-ion, le graphène vient donc essentiellement en renfort des capacités d'une batterie traditionnelle pour en augmenter les performances et la longévité.

Vous pouvez d'ailleurs déjà trouver un modèle de batteries externes au graphène chez Elecjet, qui propose un modèle de 6000 mAh avec un temps de charge de 20 minutes.
 
 
Condensateurs
Les supercondensateurs (ou « supercapacitators ») font également l'objet de recherches visant à améliorer leur durée de vie et à réduire drastiquement leur temps de chargement. À la différence des batteries conventionnelles qui produisent de l'énergie grâce à une réaction chimique, les supercondensateurs stockent l'énergie sous la forme d'un champ électrostatique. Un supercondensateur classique se charge (et se décharge) beaucoup plus vite qu'une batterie, mais stocke en revanche beaucoup moins d'énergie.
 
nawa technologies
NAWATECHNOLOGIES

L'utilisation du graphène pourrait permettre d'allier la rapidité de chargement des supercondos à une capacité de stockage beaucoup plus importante. La société française Nawa Technologies travaille ainsi sur des supercondensateurs constitués de nanotubes en carbone - des feuilles de graphène enroulées - qui permettront à terme une énergie plus propre (pas de composants chimiques) et plus durable, notamment dans le domaine du transport. La société réalise déjà des tests sur les voitures de course électriques du championnat Formula E pour éprouver ces produits dans des conditions extrêmes.

En 2017, Lamborghini a présenté son projet de supercar électrique réalisé en collaboration avec le MIT, Terzo Millennio, dont le graphène est un des composants clés. Denis Brogniart explique brièvement la prouesse de Lamborghini dans cette vidéo pour Automoto :
 
 

Alors, le graphène sera-t-il dans nos poches en 2019 ?

Le graphène est un matériau révolutionnaire dont les propriétés pourraient permettre de relever de futurs enjeux énergétiques. Après seulement 15 ans de recherche, des tendances concrètes se dessinent et laissent entrevoir le potentiel du matériau. Le principal défi à relever reste la production à l'échelle industrielle, encore coûteuse et lente. Nous avons donc encore un peu de temps avant que les objets que nous utilisons au quotidien exploitent massivement ce matériau.
 
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Début 2018, des chercheurs du MIT ont mis au point un procédé de production industrielle de feuilles de graphène, dédié à l'incorporation dans des membranes ultra-fines. Ce procédé ne vise toutefois pas les applications dans le domaine énergétique, mais montre que les solutions ne sont pas loin pour permettre au graphène d'accéder au stade industriel.

Les recherches européennes dans le cadre du Graphene Flagship vont dans ce sens et exploreront de nouvelles pistes sur la décennie à venir.

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Dyson : une nouvelle marque de voiture électrique ?

24 Octobre 2018, 16:22pm

Publié par Grégory SANT

Dyson confirme que son véhicule électrique est en bonne voie pour  son lancement prévu en 2021. Une équipe de 400 ingénieurs développe le véhicule sur le campus de Dyson à Hullavington, ancien terrain d’aviation de la Royal Air Force, au Royaume-Uni. La construction  de son propre site de production à Singapour est confirmé et doit être achevé en 2020. 
Aujourd’hui, Dyson a confirmé que son conseil d’administration avait approuvé la décision de construire son premier site de production automobile à Singapour. La construction de l’usine sur mesure, comprenant deux étages, doit s’achever en 2020.
 
Le projet illustre le caractère international des activités de Dyson. Plus tôt cette année, Dyson avait annoncé un investissement de 200 millions de livres sterling dans de nouveaux bâtiments et de nouvelles installations de test sur son campus de Hullavington, au Royaume-Uni. Ces développements font partie de l’investissement global de 2,5 milliards de livres sterling dans les nouvelles technologies à l’échelle mondiale.
 
Dans un email adressé au personnel de Dyson, Jim Rowan, PDG de Dyson, a déclaré :
 
"L’équipe automobile de Dysonprogresse de manière remarquable depuis les hangars ultramodernes du terrain d’aviation de Hullavington dans le Wiltshire où nous investissons 200 millions de livres sterling. Il est temps aujourd’hui de passer au stade de l’assemblage et de la production."
                                                   
Singapour joue un rôle central pour notre avenir et nous comptons plus que doubler nos effectifs sur place. 

L’approche de Dyson en matière de développement, de résultats et de concrétisation technologiques est véritablement internationale. Cette décision est une bonne nouvelle pour les équipes exceptionnelles que nous avons tant au Royaume-Uni qu’à Singapour. C’est un projet dynamique, enthousiasmant et crucial pour Dyson. Merci pour tout ce que vous faites afin de nous permettre de réaliser nos ambitions. » 
 
Dyson à Singapour
 
Dyson emploie actuellement 1 100 personnes à Singapour, entre son nouveau Centre Technologique de Singapour à Science Park I et son Centre de Production Avancée à West Park où la société fabrique 21 millions de moteurs par an sur des chaînes de production autonomes. La marque s’appuie sur les ingénieurs et scientifiques singapouriens qualifiés qui développent les technologies de Dyson les plus récentes ainsi que sur les compétences essentielles en robotique et en logici

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