Le parking du futur se robotise
Qui n’a pas rêvé de se garer devant son restaurant favori et de remettre ses clés au voiturier ? Avec Stanley Robotics, votre rêve pourrait bien devenir réalité. En partenariat avec Paris Aéroport (Roissy Charles-De-Gaulle), la jeune société développe une solution intégrale de parking automatisé à l’aide d’un robot voiturier capable de jouer à Tetris.
Les gens aisés ont leur voiturier, les japonais ont leur parking automatique cylindrique, mais qu’en est-il du commun des mortels ?
Les aéroports font face à une affluence de plus en plus importante (+5% par an) et peinent souvent à répondre à des flux d’allées et venues des usagers toujours plus nombreux. Pour y remédier, Paris Aéroport s’est allié à Stanley Robotics, une jeune start-up française fondée par trois associés venus du monde de la voiture autonome. Le but ? Développer un parking intelligent qui gère automatiquement les flux en temps réel afin de faciliter à la fois la vie des usagers, qui peuvent déposer leur véhicule et partir aussitôt sans se soucier de trouver une place pour se garer, mais aussi celle des aéroports et autres grands complexes qui voient des milliers de voitures défiler chaque jour. Congestionnés voire bondés, les parkings peinent à répondre aux besoins des usagers qui finissent par choisir l’option du taxi ou des transports en commun. Deux ans après l’aéroport de Düsseldorf, chacun pourra bientôt se rendre à l’aéroport de Roissy dans son propre véhicule et trouver une place dans l’immédiat, sans s’inquiéter de manquer son vol. L’idée de Paris Aéroport c’est que le client puisse “réserver sa place en même temps qu’il réserve son billet d’avion en ligne” nous explique Clément Boussard, CEO de Stanley Robotics.
La solution développée par Stanley Robotics comporte plusieurs volets, la réservation et la prise en charge à la volée. Le principe est simple. Vous arrivez à l’aéroport, vous vous garez dans l’un des sas du parking dépourvu de toute présence humaine, puis partez sans vous soucier de votre voiture, sans même laisser vos clés à qui que ce soit. Pas même à Stan. Stan, c’est un robot qui, à la manière d’un monte-charge va venir accrocher votre véhicule pour l’emmener à sa place de parking dédiée, sans s’introduire à l’intérieur. Il est relié à un réseau et à un logiciel qui gère en temps réel les flux grâce à des algorithmes bien affinés. C’est à dire que lorsqu’il va recevoir une demande de restitution de voiture -dans le cas de la réservation via smartphone- de la part d’un usager qui revient de vacances, le logiciel va immédiatement en informer Stan qui va se charger d’aller chercher votre voiture pour qu’elle vous soit remise au moment même où vous viendrez la chercher. Ce type de dispositif fonctionnant par réservation rend la solution intéressante pour les parkings de taille moyenne. “Ce que propose Stanley Robotics à la différence des Audi et Ford qui développent des voitures qui se garent de façon autonome, c’est un service opérationnel dès 2016” poursuit Clément Boussard. En cause, “le taux de renouvellement du parc automobile” précise-t-il. Un parc automobile français qui “ne se renouvelle entièrement que tous les 13 ans“, d’où l’intérêt de trouver une solution opérationnelle dans l’immédiat et ce pour tous les véhicules, y compris les moins technologiques. Un robot Stan peut prendre en charge 400 places de parking à lui tout seul, soit entre 20 000 et 30 000 voitures par an. Plutôt que de construire de nouveaux parkings, processus long et coûteux, Stanley Robotics se pose en alternative sérieuse en proposant de doubler le nombre de places d’un parking donné.
Le projet de Stanley Robotics est donc d’apporter une solution intégrale à son client, du logiciel au robot, en passant par une amélioration de la gestion des flux grâce à son expertise en traitement des données collectées. Intégrale mais surtout rentable, car un parking géré uniquement par un robot implique une maintenance bien moindre. Plus besoin d’éclairage, plus besoin de peinture de décoration ou, de marquages au sol ni de nettoyage aussi fréquent que pour un parking au contact des hommes. Adopter une solution de parking automatisé, c’est donc un gain de temps et d’espace (pas besoin de laisser de marges de manœuvre pour les créneaux ou pour ouvrir les portières) pour des frais d’opération avantageux.
Pour la société de robotique, l’avantage de l’aéroport, c’est qu’il s’agit d’un client d’envergure qui propose un challenge remarquable en termes de mise en œuvre de sa solution à grande échelle. D’autres parts, l’aéroport est un lieu où les flux sont certes continus mais souvent sur le long-terme et donc prévisibles. Le logiciel pourra être informé de vos horaires de décollage et d’atterrissage et pourra ainsi s’organiser en avance pour vous libérer une place et vous restituer votre véhicule en temps et en heure. Le fait que la période qui sépare l’arrivée et de le départ soit relativement longue en ce qui concerne les aéroports permet au logiciel d’anticiper les allées et venues et de gérer efficacement les flux aussi importants soient-ils, et ce même durant la nuit.
Perspectives d’avenir pour la société ? Développer une solution de deep learning en utilisant la montagne de données collectées sur les flux des parking pour y répondre de plus en plus efficacement et de manière de plus en plus précoce. Son ambition c’est de pouvoir anticiper, sur la base des données passées, à quelle heure de quel jour vous serez le plus susceptible de revenir si vous avez pris un vol pour Londres par exemple. Le service devrait être opérationnel dès cette année dans le cadre d’un projet pilote de 60 à 70 places à l’aéroport de Roissy avant de s’étendre à d’autres aéroports et à des parkings d’envergure.
Source : humanoides.fr