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Cultiver sur vos murs pour votre autoconsommation alimentaire

15 Décembre 2017, 18:04pm

Publié par Grégory SANT

Les modules peuvent être placés sur un plan de travail, une étagère ou accrochés aux murs de sa cuisine de son salon (Crédit : Ici Terre)
Les modules peuvent être placés sur un plan de travail, une étagère ou accrochés aux murs de sa cuisine de son salon (Crédit : Ici Terre)
Pour permettre à chacun de cultiver une partie de son alimentation, même avec un petit budget, l'association de réinsertion professionnelle Ici Terre a crée "le mur comestible", des germoirs à accrocher sur les murs de sa maison.

Vous aimeriez faire pousser une partie de vos aliments chez vous mais vous manquez de place ? Pour permettre à chacun d’être producteur de son alimentation, même dans de petits espaces urbains, l’association de permaculture et d’insertion professionnelle par l’agriculture urbaine Ici Terre a créé "le mur comestible". Un ensemble de germoirs qui retiennent la terre et permettent la culture de micro-pousses à la verticale.
 
Ces dernières sont des semences de légumes, de légumineuses ou encore de fines herbes que l’on plante dans du terreau, après trempage, et que l’on expose à la lumière. On les consomme au début du développement de la plante, au stade qui suit la germination. Hautes de quelques centimètres, elles sortent de terre entre une et quatre semaines selon espèces.
 
Selon une étude menée en 2012 par l’Université du Maryland avec le département américain de l’Agriculture, les micro-pousses contiennent de quatre à quarante fois  plus de nutriments que la plante arrivée à maturité. "Elles se consomment en smoothie, en pesto, en salades, sur les soupes, dans les pâtes ou encore le riz", précise Marc Debermon, ingénieur en énergie renouvelable et bénévole dans une vidéo mise en ligne par Ici Terre.

 
La culture de micro-pousses est adaptée à la culture en ville (Crédit : Ici Terre)
La culture de micro-pousses est adaptée à la culture en ville (Crédit : Ici Terre)

De jeunes pousses adaptées à la culture urbaine

Les modules, en forme d’alvéoles, ont été conçus pour être superposés. Ils peuvent être placés sur un plan de travail, une étagère ou accrochés aux murs de sa cuisine ou encore de son salon. Et si l’association a choisi la culture de micro-pousses, c’est aussi parce que ces dernières sont adaptées à la culture en ville.
 
En premier lieu, il faut faire germer les plantes dans les bacs. Au bout de quelques jours, on peut alors accrocher ces derniers au mur. Il est recommandé d’exposer les jeunes pousses à une lumière indirecte  et de les arroser tous les jours. Nul besoin de LED ou de système hydroponique !
 
Avec ce mur comestible, il s’agit avant tout pour l’association "de faire comprendre à tout un chacun qu’on peut devenir acteur ou actrice de son alimentation. Quel que soit l’endroit où l’on habite, on peut manger de façon saine et locale même avec un petit budget", ajoute Arcanelle Sita, géographe et bénévole pour l’association.
 

 

Il faut compter douze bouteilles pour fabriquer un bac (Crédit : Ici Terre)
Il faut compter douze bouteilles pour fabriquer un bac (Crédit : Ici Terre)

Une démarche qui promeut l’économie circulaire

Dans une logique du zéro déchet, les bacs sont fabriqués à partir de bouteilles en plastique. Après avoir été collectées, elles sont broyées, fondues puis imprimées en 3D. À noter, il faut compter douze bouteilles pour fabriquer un bac.
 
Quant à la terre, elle peut être récupérée après la récolte pour être compostée dans un lombricomposteur d’intérieur avec les déchets aliments et du marc de café. "Ce mélange sera la base de vos prochains semis", précise l'association Ici Terre.
 
 

Un projet d’insertion professionnel et social

Pour produire ces modules, l’association a décidé de faire appel à des personnes  exclues du monde du travail grâce au "Dispositif Premières Heures" mis en place en 2011 par Emmaüs Défi, grâce au soutien du département de Paris. Il permet aux "grands exclus" de reprendre une activité professionnelle à un rythme progressif. D’abord deux heures par semaine, puis quatre, puis huit, puis douze…  

"Lorsque l’on vit dehors, on ne dort pas. On est constamment sur le qui-vive donc on est fatigué. On perd la santé, la notion du temps, la confiance en soi… C’est donc très difficile de reprendre un travail à plein temps", explique Nicolas Tronc, salarié d’Emmaüs sur le site de la ville de Paris.
 
 
L’association Ici Terre annonce la création de huit emplois en réinsertion professionnelle. Les personnes employées seront accompagnées par une équipe composée d’un éducateur spécialisé, Stéphan Resseguier, présent à temps plein et d’une animatrice, Charlotte Agricole, plasticienne, employée à mi-temps.
 

 

Pour financer ce dispositif, l’association a fait appel aux dons sur la plateforme de financement participatif Blue Bees, consacrée aux projets liés à l’agriculture durable. Les bacs peuvent y être précommandés pour trente euros. Ils seront à récupérer aux Grands Voisins ou livrés à partir d’avril 2018.
 
L’argent récolté servira notamment à fabriquer les machines à transformer le plastique et à terminer la construction de dômes géodésiques qui doivent abriter l’atelier de fabrication. En plus de permettre la réinsertion de personnes exclues du monde du travail, celui-ci se veut un lieu de rencontres. Aussi, sera-t-il ouvert au public les weekend et en soirée.
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