La folie des tactiles
Qu'on le veuille ou non, les écrans tactiles envahissent de plus en plus notre vie quotidienne.
Vous avez un GPS ? Il est sûrement tactile.
Vous allez changer de téléphone mobile ? On vous en proposera probablement un ou plusieurs modèles tactiles.
Mais comment donc sommes-nous arrivés à jouer à touche-moi avec nos téléphones ?
Tout ça, c'est la faute de Samuel Hurst et de son besoin de gagner du temps. Et ça ne date pas d'hier. http://www.economist.com/science/tq/displaystory.cfm?story_id=11999181
Au siècle dernier, il y a 38 ans ... en 1971 donc, il travaillait comme instructeur à l'Université du Kentucky.
Des tonnes de dossiers à annoter, la lenteur de chargement de l'écran, il invente le premier détecteur de contact. Il l'appelle Elograph (electronic graphics).
Il crée parallèlement sa société Elographics devenue depuis Elo TouchSystems. Trois ans plus tard, en 1974, il conçoit le premier écran tactile transparent, et en 1977, Elographics invente et brevète un écran tactile résistif à 5 fils. Celui qui est toujours le plus largement utilisé aujourd'hui.
S'il n'y avait qu'une seule sorte d'écran tactile, ce serait trop facile ;-)
Il en existe donc 3 types principaux :
• Les résistifs
Les descendants de ceux de Samuel Hurst donc, ce sont eux qui sont en majorité utilisé dans la production de téléphones mobiles et de tablettes.
Le HTC Touch Diamond ou votre Nintendo DS par exemple. De petites boîtes en plastique (des spacer points) sont placées entre deux couches qui les empêchent de se toucher sans pression du doigt ou du stylet. L'inconvénient de cette méthode est qu'elle n'est pas adaptée aux multitouches. En clair, vous en pouvez agir que sur un seul point de contact en même temps. L'avantage c'est que c'est la moins chère et qu'elle fonctionne avec n'importe quel objet, un stylet ou un doigt.
• Les capacitifs
Avec l'arrivée de l'iPhone ou du LG PRADA, cette technologie a gagné en popularité. L'inconvénient, son prix élevé. Elle se décline en deux catégories : une adaptée aux multitouches, et ... l'autre pas :-)
Lorsque vous effleurez l'écran avec un objet émettant un flux électrique constant, comme un doigt (hé oui, le corps humain produit de l'électricité) un point de contact est déterminé. L'inconvénient est que ce type d'écran tactile ne peut pas être activé par des objets inanimés, donc pas de gants, un stylet spécial etc. Ce qui somme toute est un avantage pour le constructeur qui peut ainsi nous vendre plus d'accessoires ;-)
• Les infrarouge
C'est la plus coûteuse et la moins utilisée. Pour le moment. Elle se divise en deux sous-types : ceux sensibles à la chaleur et ceux à l'optique.
Sensible à la chaleur, c'est la technique utilisée dans les boutons du Samsung SGH-E900 et Samsung U600 par exemple.
Oubliez un usage normal si vous avez les doigts gelés :-)
L'infrarouge optique utilise des capteurs disposés au-dessus et autour de l'écran et qui forment un réseau de faisceaux invisibles. Si un objet (par exemple, un doigt ou un stylet) touche l'écran, il coupe les rayons, ce qui détermine le point de contact. Inconvénient, trop de lumière peut perturber son utilisation. C'est la technique de la table Surface de Microsoft par exemple.
A long terme, pas facile de savoir lequel des trois types aura la peau des deux autres !
Pour le moment, les résistifs sont les plus fréquents, avec une montée en puissance des capacitifs sous l'influence de l'iPhone.
Mais l'infrarouge est loin d'avoir dit son dernier mot, surtout quand les coûts de production pourront être tirés vers le bas. Plus durable, multitouche ...
Quoi qu'il en soit, le tactile est parti pour un moment et plus question de le mettre à l'index à cause de quelques inconvénients majeurs !
La preuve ? La multiplication de modèles "Iphones Killers" et les perspectives d'innovation qui s'annoncent avec des terminaux comme le Palm pre, le LG Arena, ou encore le Cowon P5 ...