Les interfaces fluides du projet Sixième Sens
Pour Pattie Maes, à la tête du du Groupe des interfaces fluides du Media Lab (qui présentait il y a peu le projet Sixième Sens), nous avons besoin de créer des objets technologiques que nous pouvons chérir et qui soient capables de porter les réponses émotionnelles auxquelles nous sommes habituées avec les produits non technologiques (des objets évocateurs, comme les aurait appelé la psychologue Sherry Turkle). Son laboratoire travaille à construire des relations émotionnelles avec les objets, via les comportements numériques qui sont intégrés aux produits, comme c’est le cas de ces oreillers relationnels, qui peuvent communiquer ensemble, par des lumières ou en changeant de formes, selon les pressions des utilisateurs. Les étudiants du Groupe des interfaces fluides travaillent ainsi à d’étranges fourrures dynamiques, à des affiches en papier ou en tissu capables de se rétracter en partie comme des volets pour afficher de l’information, à des structures en mousse tissées de circuits leur permettant de se déformer physiquement à distance selon nos sollicitations, ainsi qu’à augmenter d’électronique les qualités physiques et tactiles du papier.
Le dernier exposé de cet atelier a été celui de Seth Goldstein de l’école d’informatique de l’université Carnegie Melon qui travaille sur la Claytronique, la “matière programmable”, c’est-à-dire des éléments de la taille d’un grain de sable, munis de capteurs, de capacités de calculs et d’aimants, capables de s’assembler pour se constituer en n’importe quel objet, comme une pâte à modeler (clay) électronique, comme nous l’avait déjà expliqué Rémi Sussan.
Reste à savoir quand cette informatique organique nous sera accessible ? Si Seth Goldstein table sur les alentours de 2015, Hiroshi Ishii est plus prudent et explique qu’il nous faudra au moins un siècle pour faire de ces technologies une réalité quotidienne. En attendant, les interfaces tangibles deviennent toujours un peu plus communes, comme le montre le projet Trackmate Tracker mis au point par le Tangible Media Group. Le Trackmate Maker est une initiative open source pour créer une interface tangible soi-même à faible coût : il permet de créer sa propre électronique tangible, permettant à n’importe quel ordinateur de reconnaître des objets marqués, leur position, leur rotation et leur couleur, explique Geoffrey Dorne (vidéo).
Source : internetactu.net