Des start-up se font financer à tort pour des recherches sur l'IA

Le terme très populaire d’intelligence artificielle (IA) est aujourd’hui galvaudé. Selon une enquête menée par la société londonienne MMC Ventures auprès de start-up européennes spécialisées dans l’IA, 40 % d’entre elles n’ont démontré aucune preuve d’une véritable utilisation de cette technologie.
Sur les 2.830 entreprises interrogées, seules 1.580 ont réellement recours à l’IA dans le cadre de leurs activités. De nombreuses start-up qui prétendent développer des programmes d’apprentissage automatique ou de reconnaissance faciale utilisent en réalité de simples logiciels de traitement et d’analyse de données, explique le Financial Times.
Une confusion volontairement entretenue
Ce résultat illustre le phénomène de mode qui entoure l’intelligence artificielle, dont le potentiel intéresse beaucoup les investisseurs. Cette technologie bénéficie également d’un soutien conséquent de la part des personnalités politiques européennes, qui se traduit souvent par l’attribution d’aides financières.
On comprend mieux pourquoi les start-up ont intérêt à se faire passer pour des spécialistes de l’IA, une qualification qui leur permet de mobiliser 15 % à 50 % de fonds supplémentaires par rapport à une start-up classique. Le rapport suggère d’ailleurs que cette confusion est entretenue volontairement par les jeunes entreprises.
Le boom de l’intelligence artificielle n’en est encore qu’à ses débuts. Selon l’étude réalisée par MMC Ventures, 8 % des nouvelles entreprises européennes créées l’an dernier étaient des sociétés d’intelligence artificielle, en augmentation de cinq points par rapport à 2015.