Risques des nanotechnologies sur l'environnement
Une évaluation complète du cycle de vie environnemental et des effets sur la santé et la sécurité au travail doit être réalisée avant même la mise en marché des produits.
Une fois libérés dans la nature, les matériaux nanomanufacturés constituent une catégorie inédite de polluants artificiels. On craint que la nature inédite des nanomatériaux exerce des impacts potentiellement nuisibles sur l’environnement : on se préoccupe de la mobilité de ces substances, de leur persistance dans le sol, de la bioaccumulation dans l’air et dans l’eau, et d’interactions inattendues avec d’autres matériaux chimiques ou biologiques. Le petit nombre d’études réalisées jusqu’à maintenant a eu pour effet de tirer plusieurs sonnettes d’alarme. On a par exemple prouvé que l’exposition à des concentrations élevées d’aluminium nanométrique a fortement restreint la croissance de cinq espèces de cultures commerciales, que des sous-produits liés à la fabrication de nanotubes de carbone monoparoi accroissaient le taux de mortalité et freinaient la croissance chez un petit crustacé d’estuaires, et que le nanoargent nuisait à des microorganismes bénéfiques.
La Société Royale du Royaume-Uni a d’ailleurs recommandé « d’éviter dans toute la mesure du possible de diffuser des nanoparticules et des nanotubes dans l’environnement » et que « les usines et laboratoires de recherche considèrent les nanoparticules et les nanotubes manufacturés comme dangereux, en s’efforçant d’en réduire ou d’en éliminer complètement la présence dans le flux de déchets. »
La recherche portant sur les risques environnementaux liés aux nanomatériaux reste absente des priorités gouvernementales, et les fonds présentement consacrés à étudier les nanorisques significatifs demeurent nettement insuffisants : c’est pourquoi certains risques environnementaux potentiels demeurent inconnus. Les gouvernements devront accroître radicalement le financement de la recherche en environnement, en santé sécurité, et mettre au point des stratégies de recherche sur le risque.
Les nanomatériaux rendent l’application des régimes de protection environnementale extrêmement problématique.
Source : a-brest.net