Slow-living : une tendance de vie et de consommation
Personne ne dira le contraire : par les temps qui courent, il est parfois bon de se poser gentiment chez soi, de prendre un bon bouquin et de laisser le temps s’écouler lentement… © D.R.
Dans notre société où tout va de plus en plus vite, où l’express est de rigueur, de plus en plus de gens aspirent à ralentir le rythme pour mieux profiter de la vie. En réaction aux fast-foods, des Italiens ont développé le slow-food, un mouvement qui privilégie une alimentation saine, lente, et dans laquelle prime le plaisir. Ce concept a fait des émules et existe aujourd’hui de manière plus large avec le « slow living », un mode de vie qui met en avant l’écologie, le recyclage, l’harmonie avec soi et la nature, etc. Le slow-living concerne notamment l’aménagement de la maison, puisque celle-ci est le lieu de vie central, le point de repère.
Dans l’habitation, on parle surtout du « slow design », dont on attribue la paternité à Alastair Fuad-Luke. Cette tendance zen et responsable propose concrètement de s’écarter des produits standardisés pour se tourner vers des objets durables, fabriqués dans le respect de l’environnement et des travailleurs. Elle préconise aussi de s’entourer d’éléments sains et beaux, que l’on gardera pendant de nombreuses années. La récupération est de rigueur, tout comme l’utilisation de matériaux qui favorisent le développement durable.
Selon une étude menée par Batibouw auprès de 883 Belges, la tendance du slow-living est encore assez peu répandue en Belgique. Surtout en ce qui concerne l’aménagement de la maison : 69 % des sondés se fournissent dans des grandes chaînes d’ameublement et de décoration, et 51 % optent pour de plus petits magasins. Les arguments évoqués ? La rapidité, et l’offre variée. Seule une infime partie adopte une attitude plus empreinte du slow-living : 15 % des sondés visitent des marchés aux puces, 11 % sélectionnent leurs meubles sur un site de seconde main, et 10 % fabriquent eux-mêmes leur mobilier.
Néanmoins, la récupération a la cote puisque près de deux tiers des sondés combinent des meubles neufs et de seconde main dans leur habitation. Ils sont par contre beaucoup moins nombreux (4 %) à composer uniquement avec du mobilier ancien. Et enfin, les 30 % restants se limitent aux meubles neufs.
Autre tendance remarquée lors de cette enquête : peu de Belges se soucient de la durabilité des objets qui les entourent. Environ 37 % affirment acheter en fonction de leurs goûts et non de l’origine du produit. Cependant, une petite moitié mélangent éléments naturels et artificiels, tandis que seulement 15 % ont composé leur intérieur en tenant compte de l’origine et de la durabilité.
Toutefois, on note que seulement 23 % des Belges délèguent la déco à un décorateur ou un architecte d’intérieur.
Le slow-living s’imposera-t-il de plus en plus ? Ce concept relève certes d’un effet de mode et a un certain coût, mais on ne peut nier son côté responsable.
Dans notre contexte économique et écologique, il fait en tout cas réfléchir.
Zen, de la cuisine au jardin
Dans la cuisine
est le lieu par excellence pour pratiquer le slow-food, qui a inspiré le mouvement slow-living. Comme son appellation anglaise l’indique, le slow-food privilégie la lenteur. Exit, donc, les plats préparés avalés devant la télévision, et place aux plats faits maison, aux aliments locaux, bio, de saison, etc.
Au niveau du mobilier et de l’électroménager, il reste plus difficile de trouver des éléments purement slow-living, mais on peut se tourner vers des solutions qui s’en rapprochent : matériaux naturels, appareils électroménagers respectueux de l’environnement… Il ne faut pas non plus négliger la vaisselle, dont de nombreux éléments se déclinent dans des matériaux durables tels que le bois.
Dans le salon
rendre son salon plus « slow », les possibilités sont nombreuses. On peut se tourner vers des matériaux naturels et de récupération. Certaines firmes comme De Waegeneer fabriquent des éléments de parquet avec des bois centenaires récupérés au Canada. Point de vue mobilier et décorations, il existe des tapis fabriqués à l’aide de vieilles couvertures, des objets réalisés à la main par de petits artisans. Bref, les possibilités sont multiples, sans pour autant être plus coûteuses. On peut aussi favoriser la récupération et la restauration de vieux meubles, ou encore la fabrication de mobilier à l’aide de matériaux de récupération. Les mots d’ordre sont débrouille et créativité !
Dans la salle de bains
reste un endroit idéal pour ralentir son rythme et se ressourcer. Les fabricants l’ont bien compris et transforment désormais leurs éléments sanitaires en véritables objets de bien-être. La luminothérapie envahit les douches, et les rayons infrarouges se généralisent dans la salle de bains mais aussi les saunas. Le fabricant Sunshower a ainsi mis au point une plaque à installer dans la douche qui offre la possibilité de bénéficier d’ondes infrarouges ou ultraviolets. Les premiers soulagent les rhumatismes et les muscles fatigués, tandis que les seconds sont recommandés pour les personnes en manque de vitamine D. Tous ces équipements ne sont certes pas ultra-écologiques mais partagent une valeur avec le slow-living : celle du bien-être.
Dans le jardin
est synonyme de retour à la nature, et il s’impose comme une nouvelle pièce de vie : on l’aménage, on le meuble… Le mobilier d’extérieur s’apparente aussi de plus en plus à celui de l’intérieur, et on le choisit avec les mêmes critères de durabilité qu’à l’intérieur. On va même jusqu’à créer de véritables salons d’extérieur. La société anglaise Crown Pavillions propose par exemple des pavillons de jardin meublés et entièrement en bois (red cedar), que l’on peut fermer à l’aide de bâches et chauffer en hiver. Dans le même esprit, Insight-Out a lancé le « G-Pod », un salon (ou une chambre) de jardin en forme de globe rotatif. Composé d’arches de bois et de parois vitrées, l’objet permet de profiter de l’ambiance du jardin tout en étant à l’abri.
Source : lesoir.be