Pavegen imagine le revêtement de sol générateur d'électricité
Pavegen est une jeune pousse britannique qui a développé un revêtement de sol basé sur la récupération de l'énergie cinétique. Placées sur des zones très passantes, ces tuiles peuvent récolter assez d'énergie pour alimenter des lampadaires, mais pas seulement…
Royaume-Uni, espère faire de la marche une nouvelle source d’énergie renouvelable. Elle a mis au point un revêtement de sol capable de produire de l’électricité à partir de l’énergie cinétique récupérée. L’idée première est de se servir de ce courant pour alimenter l’éclairage urbain, mais les possibilités sont nombreuses.
Concrètement, il s’agit de tuiles qui peuvent être intégrées dans le sol et qui sont reliées à des systèmes de récupération d’énergie. Lorsque l’on marche dessus, les tuiles s’enfoncent légèrement, procurant une sensation proche de celle des revêtements sécurisés dans les airs de jeux pour enfants. La force verticale actionne un volant d’inertie qui tourne pendant une quinzaine de secondes et convertit l’énergie cinétique en courant électrique via une induction électromagnétique.
Selon Pavegen, sa troisième génération de tuiles de forme triangulaire peut actionner simultanément trois volants d’inertie et produire cinq watts par pas. Ces tuiles peuvent être recouvertes de divers revêtements pour un usage en intérieur ou en extérieur et on peut également les personnaliser avec des messages publicitaires. L’énergie produite est principalement pensée pour alimenter des systèmes d’éclairage Led. Laurence Kemball-Cook, le jeune entrepreneur qui a fondé Pavegen en 2009, évoque également la possibilité de recharger des batteries de smartphones et d’autres petits appareils électroniques.
À Rio de Janeiro, au Brésil, ce stade niché au cœur d’une favela est en partie éclairé grâce aux tuiles cachées sous la pelouse synthétique. Celles-ci récupèrent l’énergie cinétique produite par les pas des joueurs et la convertissent en électricité. © Pavegen, Shell
L'entreprise Pavegen veut vous payer pour marcher
Pavegen a déjà déployé une centaine d’installations dans le monde. Aux États-Unis, des tuiles ont été posées au niveau du rond-point Dupont Circle, à Washington, non loin de la Maison Blanche. À Londres, 51 tuiles ont été installées en guise de démonstration dans un couloir de l’aéroport d’Heathrow. À l’occasion de l’édition 2013 du marathon de Paris, Laurence Kemball-Cook (lui-même un triathlète accompli) avait installé une section de 25 mètres de long de tuiles Pavegen qui ont produit 4,7 kWh sur la durée de l’épreuve.
En mars 2014, des tuiles ont été placées aux abords de la gare de Saint-Omer (Pas-de-Calais) pour alimenter l’éclairage Led de deux bancs ainsi que des prises USB dont les passants peuvent se servir pour recharger leurs smartphones, ordinateurs portables, tablettes…
Toutefois, la réalisation la plus convaincante est sans doute celle de deux terrains de football, l’un à Rio de Janeiro, au Brésil, l’autre à Lagos, au Nigeria. Sous la pelouse synthétique, une centaine de tuiles convertissent chaque pas des joueurs en électricité qui, combinée à des panneaux solaires, sert à éclairer le terrain (voir la vidéo publiée sur YouTube). Et ce n’est pas tout…
Pavegen se sert également de ses tuiles pour récolter des données qui peuvent permettre d’analyser les modèles de déplacements urbains. Par ailleurs, la jeune pousse britannique a imaginé un système de rémunération original. Les personnes intéressées peuvent en effet installer une application pour smartphone codéveloppée avec Tribal Planet qui récupère les informations de leur passage sur une zone Pavegen via une liaison sans fil. Chaque pas est ensuite converti en une monnaie numérique. L’argent peut être accordé par une marque dans le cadre d’un programme de fidélisation ou bien servir pour faire des dons à des œuvres de charité. La marche, c’est donc bon pour la santé, la planète et le portefeuille !
Source : futura-sciences.com