L'emploi viendra des PME et des ETI Innovantes
Il est essentiel de défendre l'industrie créatrice d'emplois en France, et cela passe d’abord par l’innovation et l’investissement. Le crédit d'impôt recherche (CIR) fonctionne bien, mais l’innovation reste très coûteuse pour des entreprises de taille moyenne qui ont moins de possibilités d’optimiser leur pression fiscale que les grands groupes. Nous proposons de renforcer le CIR à 50% des dépenses pour les PME et ETI, au lieu des 30% actuels.
Les entreprises de taille intermédiaire représentent 5% du nombre des entreprises en France, mais 35% des dépenses d'innovation de toutes les entreprises ! L’emploi en France viendra d’abord des PME et des ETI. Leur permettre d’innover encore plus sera créateur de nombreux emplois industriels.
Par ailleurs, si l'actuelle réforme de la pénibilité a un objectif louable, elle est beaucoup trop complexe à mettre en oeuvre. Celle-ci donne une mauvaise image de l'industrie française et est susceptible de détruire progressivement la majeure partie des emplois industriels. Il faut la supprimer.
À la place, je propose des mesures d'encouragement à la prévention, par des incitations financières liées aux dépenses de sécurité et d’aménagement des postes de travail qui seraient supérieures aux obligations légales. Cela encouragerait l’amélioration constante des conditions de travail.
De plus, pour stimuler significativement la capacité des entreprises à investir en France, je propose un crédit d’impôt équivalent à un pourcentage significatif, à définir, des investissements annuels réalisés en France.
Nous demandons également que les crédits d’impôt (CIR, CICE, etc) sur une année donnée soient remboursés en « cash » au plus tard le 31 décembre de l’année N+2 pour le solde qui n’aurait pas pu être imputé sur l’impôt des années N et N+1. Le système actuel pénalise en fait les entreprises qui investissent beaucoup en innovation ou sont en difficulté. Il faut au contraire les encourager.
Enfin, dans bien des cas, les entreprises ont du mal à trouver des formations adéquates qui correspondent à leurs métiers et doivent se substituer à l'Etat pour créer des formations adaptées. C'est le cas d'Armor, qui a mis en place sa propre université sur son site industriel nantais, et crée ses parcours en lien avec sa branche professionnelle, comme par exemple une formation certifiante en pilotage des machines automatisées.
Nous proposons que les coûts des formations mises en place par les entreprises sur les métiers pour lesquels l'Etat ne propose pas de formations adaptées soient mieux financés, voire intégralement pris en charge sur les budgets de la formation professionnelle. Cela contribuera aussi à la qualité du dialogue social, qui fait également partie des clés du succès des PME et ETI, dont Armor.
Ces quatre propositions permettront de redonner confiance aux entreprises industrielles, de créer des emplois et de freiner les suppressions de postes, d'encourager les entreprises à investir dans la sécurité et les améliorations des conditions de travail, de donner une nouvelle impulsion à l'innovation et l’investissement en France, et enfin de développer la formation au sein des entreprises. Nous voulons des entreprises industrielles compétitives, innovantes, et sociales !
Source : lesechos.fr