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Tour solaire

14 Juin 2009, 19:30pm

Publié par Grégory SANT

Nous avions évoqué les tours solaires, réalisées ou en projet. Nous parlons là des tours qui alimentent des turbines par le courant d’air ascendant généré et non des tours recevant le rayonnement solaire concentré sur un point par des miroirs. Elles sont nommées solaires par l’usage de la chaleur créée en bas par une surface couverte importante génératrice d’un effet de serre. Le nom scientifique étant tour aérothermique.

Il existe aujourd’hui deux « écoles» . Les tenants d’une cheminée droite, très haute, créant un courant ascendant linéaire et ceux qui cherchent a créer un vortex, un courant ascendant en spirale. Chaque méthode à ses inconvénients et ses avantages. La tour linéaire demande une hauteur bien plus grande que la tour vortex (1000 m pour le projet australien de tour linéaire contre 150 m pour le projet marocain, tout deux en cours de déveoppement). Mais le vortex, reproduisant ni plus ni moins que le mouvement d’un cyclone, entraîne une concentration d’énergie beaucoup plus grande et un courant en sortie de tour plus puissant, donc susceptible de géner considérablement le trafic aérien au dessus de l’installation.

 

Source: Les Inventeurs

Source Les Inventeurs

 

Protype Sumatel, Savoie, 1997

Sumatel, Savoie, 1997

Ces installations gigantesques ne peuvent se faire que dans des lieux isolés. Buronga est d’ailleurs en plein milieu du désert australien, là où personne n’a besoin d’électricité… Il est donc nécessaire de transporter l’énergie produite vers les lieux habités où se trouve la consommation. Le projet Vortex serait quant à lui en développement au Maroc, près de Tanger. Le prototype de 150 m de haut reprend le schéma de la tour construite par Sumatel, une société française qui avait construit un prototype sous la  conduite du Professeur Nazare, un pionnier (avec le Professeur Louis Michaud) des tours aérothermiques, en 1997 en Savoie. Ce projet serait le fruit d’une collaboration entre Alsthom, Bouygues et Air Liquide et piloté par Sumatel. Il fonctionnera en 3 en 1. Production d’électricité par  le courant ascendant, condensation d’eau dans la tour et transformation de cette eau en hydrogène par électrolyse grâce à l’électricité. L’hydrogène ainsi produite est sans CO2, contrairement à celle issue du méthane produite actuellement par Air Liquide. Elle sert aussi de vecteur énergétique en se substituant aux lignes à haute tension. Ce projet très ambitieux, s’il se réalise, serait une pierre dans le jardin des pétroliers et ouvrirait de nouvelles perspectives pour l’économie hydrogène. La production énergétique de cette tour serait de 5 MWatt la nuit et 50 MWatt le jour, cette installation marchant aussi la nuit, avec un plus faible rendement.

Il n’en demeure pas moins que nous restons là dans des systèmes centralisateurs de la production énergétique. Il serait intéressant de reprendre le prototype de 1997 de Sumatel, à taille plus « humaine» , pour une production locale d’énergie, favorisant l’autonomie énergétique, les grandes tours étant réservées à la production d’hydrogène. Et ne pas oublier, dans le bilan global, le bilan carbone de la construction et le coût de démantèlement de ces géants à venir.

 

Tour solaire Buronga, Australie

Tour Solaire, Buronga, Australie

Source : leblog.lesinventeurs.fr
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J
Bien vu le problème, bravo...mais la production d' hydrogène par électrolyse a un rendement très faible....joli blog très bien documenté, je reviendrai.<br /> <br /> Salutations<br /> condor79
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