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La géolocalisation vous suit à la trace

25 Janvier 2013, 18:37pm

Publié par Grégory SANT

Cela devait arriver. A force de remplir son mur sur Facebook, de bavasser sur Twitter, de planter des check in sur Foursquare à chaque fois qu'on met les pieds dans une boutique, on a fini par exciter la convoitise des professionnels du marketing. Leur objectif ? Prouver aux annonceurs que la relation entre la marque et le consommateur ne se limite plus simplement aux rayons d'un magasin ou à son site internet, mais qu'elle est devenue omniprésente et permanente. Bingo ! Il suffit que je me promène dans une rue commerçante avec mon smartphone en poche pour recevoir directement des alertes, par SMS, sur des offres promotionnelles proposées dans le quartier. Mieux, une fois dans la boutique, je peux non seulement consulter les avis de mes amis de Facebook, en scannant le code-barres d'un produit, mais aussi publier ma propre recommandation d'achat. Sans oublier ces petites applications malignes qui permettent, toujours grâce au code-barres, de comparer en "direct live" le prix de l'objet en rayon avec ceux pratiqués par les boutiques concurrentes alentour. Tout cela pour économiser quelques centimes d'euros sur une ceinture en similicuir... Fantasme ou cauchemar ? Les deux, docteur.

 

Boostés par l'explosion du marché des smartphones - soit un tiers des téléphones mobiles vendus en France -, les services de géolocalisation engendrent un buzz très fort. Ils permettent de positionner, avec une certaine précision, une personne ou une information sur une carte et d'en publier les coordonnées géographiques. En temps réel sur internet, via le GPS embarqué du smartphone, ou grâce aux données du réseau 3G.

Le syndrome du "check in fatigue"

Véritable concept fourre-tout, la géolocalisation a commencé à se développer en 2005. A cette époque reculée, Foursquare n'était pas né et son cofondateur, Dennis Crowley, venait de vendre à Google son site Dodgeball.com, un réseau social par SMS avant l'heure. "En France, la géolocalisation sortait alors du strict terrain du GPS militaire pour dénicher des applications commerciales dans la gestion professionnelle des flottes de véhicules", rappelle Nicolas Nova, consultant à l'agence de recherche et d'innovation Lift Lab. Puis ce fut, il y a deux ans, la période d'euphorie. Stimulées par les "geeks" et les "early adopters", les jeunes pousses ont envahi le terrain de la géolocalisation. Leurs maîtres mots : réseaux sociaux et shopping en temps réel. En 3G bien sûr.

 

S'il restait encore des problèmes d'ergonomie et de cohérence entre les platesformes technologiques, l'esprit de la géolocalisation était bien là. Au point même de la mettre à toutes les sauces : marketing, logistique ou commerce.
Mais, passée la phase de découverte, la géolocalisation a vite engendré une certaine lassitude, survenue à force de donner sa position géographique (check in) à tout moment sur son mobile. Ce syndrome baptisé "check in fatigue" s'est accompagné de plusieurs autres phénomènes : un manque de différenciation, au fond, entre les offres d'un Plyce, d'un Gowalla ou d'un Loopt ; l'entrée toute récente dans l'arène de géants comme Facebook Deals ou encore Google Latitude ; et une absence cruelle de business model. "Même si les services de géolocalisation sont en phase avec l'évolution des comportements des consommateurs, cela reste une économie fragile dont on n'a pas encore finalisé le modèle", pointe Alain Gautrot, directeur de l'agence digitale Dsquare.

Quelques chiffres :

25 %c'est le taux d'équipement des smartphones en entreprise, en France.
Source: Observatoire sociétal du téléphone mobile, 6e édition, Afom/TNS Sofres.

Foursquare permet dorénavant d'associer une photo à un lieu.
Avec plus de 6 millions d'inscrits dans le monde, Foursquare a enregistré une croissance de 3400% en 2010. Les utilisateurs se sont géolocalisés près de 382 millions de fois.
Source: Foursquare 2011.

72 % des français considèrent que la diffusion sur internet de la localisation en temps réel est risquée.
Source: Observatoire sociétal du téléphone mobile, 6e édition, Afom/TNS Sofres.

26 % des utilisateurs de smartphones ont accédé à une application de navigation au premier trimestre 2010.
Source: Comscore, juin 2010.

4 % des internautes américains utilisent des services de géolocalisation.6% de ceux qui utilisent les réseaux sociaux sont adeptes de la géolocalisation.
Source : Pew Research Center, novembre 2010.

Le second souffle

Aujourd'hui, la géolocalisation est entrée dans sa phase de maturité. Poussées par le souffle des analystes de Juniper Research - qui prévoient un marché de la géolocalisation mobile de 13 milliards de dollars d'ici à 2014 -, les start-up affinent leur territoire et ciblent des marchés de niches. Elles y ont tout intérêt car, face à elles, se trouvent les redoutables armadas des abonnés d'un Foursquare (et ses 5 millions d'inscrits) ou bien d'un Facebook (500 millions de membres).

Source : l'entreprise.lexpress.fr

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