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Quel impact aura l'IA sur nos emplois ?

15 Décembre 2017, 17:52pm

Publié par Grégory SANT

 

En 2020, l'intelligence artificielle créera plus d'emplois qu'elle n'en élimine assure le Gartner dans une nouvelle étude. L'IA créera 2,3 millions d'emplois cette année là, tout en supprimant 1,8 million, prophétise le cabinet de recherche.  

Dans le détail, le nombre d'emplois touchés par l'IA variera selon le secteur économique. Jusqu'en 2019, les secteurs de la santé, du secteur public et de l'éducation devraient continuer à recruter. Le secteur de la fabrication sera en revanche touché par un solde négatif du fait de la mise en place des techniques d'IA.

Bien que les prévisions, si elles s'affinent dans le temps, restent en définitive assez floues sur les volumes et l'agenda, les différents cabinets de recherche et analystes s'accordent au moins sur un point. L'IA améliorera la productivité de nombreux emplois en éliminant des millions de postes de niveau intermédiaire et inférieur. Mais l'utilisation de l'IA va aussi créer des millions de nouveaux postes de direction, tout comme des emplois de junior. Si le Gartner se montre confiant sur la capacité à maintenir le niveau d'emploi avec l'utilisation de l'Intelligence Artificielle (contrairement à McKinsey par exemple), c'est parce que les oiseaux de mauvaise augure "confondent l'IA avec l'automatisation" assure le cabinet.

 

"Combinaison d'intelligence humaine et artificielle"

Comprenez que la plus grande partie des emplois supprimés le seront du fait de l'automatisation (lire L'emploi est-il la variable d'ajustement de l'automatisation ?). Côté IA, le cabinet mentionne que son "plus grand avantage" est "l'IA augmentée", soit "une combinaison d'intelligence humaine et artificielle, où les deux se complètent mutuellement."

Une intelligence augmentée qui devrait avoir une influence sur bon nombre de postes. En 2022, un travailleur sur cinq comptera sur l'IA pour réaliser des tâches non routinières dit le Gartner. Cette "intelligence augmentée" affirme le cabinet d'analyse, "est plus susceptible d'aider les humains que de les remplacer car les combinaisons d'humains et de machines fonctionneront plus efficacement que ne le feront les experts humains ou les machines contrôlées par l'IA".

"L'intelligence augmentée permet de prendre des décisions techniques complexes" explique Michel Morvan, co-fondateur de Cosmotech, entreprise spécialisée dans les solutions de Decision Management.

Améliorer le travail non-routiner avec l'IA

"Les entreprises commencent tout juste à saisir l'occasion d'améliorer le travail non routinier par l'IA en l'appliquant à des outils généraux : une fois que les collaborateurs intègrent l'IA dans leurs processus de travail, cela devient une nécessité concurrentielle". explique Craig Roth, vice-président de la recherche chez Gartner.

"L'IA peut accomplir des tâches répétitives et banales, libérant les humains pour d'autres activités, mais la symbiose des humains avec l'IA sera plus nuancée et nécessitera des réinvestissements et de la réinvention au lieu d'automatiser simplement les pratiques existantes" dit Mike Rollings, vice-président du Gartner. "Plutôt que d'avoir une machine reproduisant les étapes qu'un humain effectue pour arriver à une prise de décision particulière, l'ensemble du processus de décision peut être refactorisé pour utiliser les forces et faiblesses relatives de la machine et de l'humain pour maximiser la génération de valeur et redistribuer la décision".

"RTE opère un réseau qui vaut 15 milliards d'euros. Et ils ont un problème, celui du mur d'investissement. Les équipements ont 50 ans, et l'investissement de maintenance est de 800 millions d'euros par an" illustre Michel Morvan. "Si la même règle continue d'être appliquée pour définir la politique de maintenance, le coût de maintenance va exploser. Donc les décideurs de RTE souhaitent avoir des indications pour optimiser les investissements, et ce sans mettre la France dans le noir dans 20 ans".

La question de la responsabilité des humains

De quoi déresponsabiliser les humains ? "Les décisions doivent rester humaines. Les propositions de la machine doivent être validées par les experts" dit Michel Morvan. "En fait, le CEO veut améliorer son intuition. L'impact des décisions de ce type sont tellement importantes qu'il faut cependant que quelqu'un l'assume. Je n'imagine pas le dirigeant de RTE dire au régulateur 'j'ai pris la décision de ne pas faire ça parce que la machine m'a dit de le faire'".

En 2021, la croissance de l'utilisation de l'IA générera 2,9 billions de dollars de valeur commerciale et 6,2 milliards d'heures de productivité des travailleurs assure le Gartner.

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