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Une journée en 2050 épisode 3

17 Mars 2008, 20:37pm

Publié par Grégory SANT

 
12 heures
Une journée comme les autres en 2050
Leia relève ses messages holographiques. Idlen, sa meilleure amie, lui propose de déjeuner dans l'un des rares restaurants non végétariens existant encore. Leia accepte en cliquant sur son « smartcom », un outil qui concentre tous les gadgets du passé (fax, téléphone, ordinateur...). Idlen vit seule, ou, plutôt, dispose de trois amants attitrés, aux petits soins pour elle. Gironde et gourmande, elle ne se résout pas à renoncer aux pâtés, au vin, au pain, aux fromages. Elle refuse de se nourrir d'alicaments, ces produits à allégation de santé (PAS) qui sont devenus la norme. Dans la plupart des restaurants, les menus se composent de légumes et de fruits de saison, autrefois considérés comme exotiques, tels litchis et ananas. Militante proviande, Idlen commande une côte de boeuf, cloné bien sûr.
info : La production de viande est drastiquement limitée. Les ruminants émettant de grandes quantités de méthane, produire un kilo de veau engendre autant de CO2 qu'un trajet de 220 kilomètres en voiture à pétrole. En 2007, l'élevage animal causait 18 % des émissions de gaz à effet de serre et était la première cause de déforestation.
14 heures
Sur le chemin du retour, Leia décide de faire ses courses à l'e-marché, une pratique pourtant devenue désuète. En règle générale, les appareils électroménagers se mettent directement en relation avec les fournisseurs pour leur signaler ce qui manque. Beaucoup de gens ne prennent même plus le temps de manger. Leia se laisse parfois aller aux menus-gélules, concentrés de vitamines, de nutriments et d'amphétamines, qui coupent la faim. L'évocation d'une forêt-noire la fait pourtant saliver de bonheur.
Leia doit encore passer au centre d'aide solidaire. Elle a la flemme mais, depuis que les semaines ne dépassent pas les vingt heures de travail obligatoires, chacun doit accorder sept Jase (journées d'aide, de solidarité et d'épanouissement) mensuels à ses voisins, aux marginaux, aux personnes âgées, aux solitaires ou aux malades. Elle prend des cours de musique dispensés par un Mozambicain et offre, en contrepartie, des heures de lecture à Daniela, une dame de 110 ans, ancienne animatrice télé du temps des chaînes hertziennes.
info : L'indicateur de richesse d'un pays n'est plus le produit intérieur brut (PIB), mais l'indice de développement humain (IDH), crée par l'Organisation des Nations unies dans les années 1990, prenant en compte la santé, l'espérance de vie, l'impact écologique de l'activité économique, etc.
 
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