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UPS : l'impression 3D meilleure que le transport ?

23 Septembre 2015, 17:31pm

Publié par Grégory SANT

L’essor des techniques d'impression 3D fait réfléchir de nombreux corps de métier sur les façons d'intégrer cette innovation.

L’entreprise américaine de transport de marchandises UPS, s’essaye à l’impression 3D. Une centaine d’imprimantes additives de taille industrielle vont être installées à Louisville, au Kentucky. Ce test grandeur nature permettra à l’entreprise de vérifier la faisabilité d’une technologie qui, selon de nombreux observateurs, pourrait révolutionner la chaine allant de l’usine au consommateur. Impactant du même coup les 52 milliards d’euros de chiffre d’affaires d’UPS.

« Seule une personne ayant passé ces dernières années sur la Lune n'a pu se rendre compte du développement continu de l'impression 3D », s’amusait à nous dire, en janvier dernier, Jon Cobb, vice-président exécutif de Stratasys, l’un des pionniers de l'impression 3D. Et en quelques mois, l’impression s’est encore renforcée. Dernier exemple en date : United Parcel Service (UPS), qui déploie 100 imprimantes 3D de format industriel capables, selon un article du Nasdaq, d’imprimer plastiques, métaux et autres matériaux.

Ce serait peut-être une première étape d’un changement en profondeur pour UPS. Le test à Louisville (Kentucky - USA) sera suivi l’année prochaine par l’implantation de 900 imprimantes 3D supplémentaires sur le territoire américain. Pouvoir imprimer sur place des pièces commandées à l’autre bout de la planète et les livrer localement pourrait en effet révolutionner le transport marchand, et impacter ses acteurs avec la même force que l’arrivée d’Internet, il y a plus de vingt ans, estime UPS. Les imprimantes seront également mises immédiatement à contribution pour UPS lui-même. Le transporteur aimerait bien pouvoir remplacer certaines pièces de ses A300 qui ne sont plus fournis par Airbus.

UPS n’est certainement pas la dernière entreprise à s'emparer de l’impression additive, mais toutes ne prennent pas la même voie. Amazon, par exemple, a déposé un brevet en début d’année pour protéger un concept de camion de livraison intégrant une imprimante 3D. Du coté des fournisseurs aussi, on réfléchit à cette relocalisation de la production. C’est notamment le cas d’Adidas, qui se lance dans un concept de Speed Factory, soit d’impression 3D au plus près du consommateur. Pour Adidas, cette façon de faire permettrait de réaliser des séries plus petites, plus personnalisées et de limiter à 40 jours le temps entre la conception d’une chaussure et son entrée en magasin, contre plus de six mois aujourd’hui.

Si l’idée fait des émules, la technologie n’en est peut-être pas pour autant mature. C’est en tout cas ce qu’indique un rapport du transporteur DHL. Selon les conclusions de ce document, seulement 2 à 4 % de leurs livraisons pourraient être imprimées par un camion de livraison. Et à peine 10 % de ces produits peuvent l’être reproduits de manière totalement fonctionnelle. Pour Markus Kückelhaus, le directeur de la recherche sur ce domaine pour DHL interrogé par le Nasdaq, un risque existe pour les transports mais pas vis-à-vis des produits de masse. Pour l’instant, les temps d’impression et les résistances au niveau des points critiques des objets imprimés font que DHL « n’a pas peur de cette technologie ».

Source : industrie-techno.com

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